Un appel à contribution sur le thème des « parentalités empêchées » a été lancé le 25 avril dernier par la Revue française des affaires sociales, une publication scientifique éditée par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques du ministère des Solidarités et de la Santé. Tout ce qu’il y a de plus sérieux et de plus officiel, donc.
À la lecture de cette information, peut-être vous félicitez-vous déjà, chers lecteurs de P@ternet, que la recherche scientifique, qui plus est sous houlette ministérielle, se penche enfin sur les difficultés des pères éloignés de leurs enfants par la séparation parentale.
En effet, on n’est qu’un parent de seconde classe quand on n’est que visité-hébergeur. On est interdit de pleine parentalité lorsqu’on est réduit, de par la force des réalités économiques et sociales qui ne laissent pas d’autre alternative, ou bien de par la force des tribunaux, à n’élever son enfant que quatre petits jours par mois, quand ce n’est pas moins encore.
« Parentalités empêchées »… Quelle que soit la diversité des situations que cette étiquette pourrait potentiellement recouvrir, l’immense majorité en est évidemment constituée de ces centaines de milliers d’hommes empêchés de paternité par séparation parentale.
Eh bien ! Chers lecteurs, vous n’y êtes pas…
Pour vous faire un peu sentir la saveur de cet appel à contribution, je vous en ai extrait quelques statistiques.
Le texte de l’appel à contribution est long de huit pages. Je me suis amusé à y chercher les occurrences de « mère », « père », « femme » et « homme ». Voici les résultats :
« Mère » apparaît trois fois pour souligner les difficultés auxquelles celles-ci sont confrontées, puis une quatrième fois qui m’apparaît représentative de l’orientation d’ensemble du texte :
« S’intéresser aux parentalités empêchées permet ainsi d’examiner l’étendue des profondes ambivalences qui structurent le devenir mère ou l’impossibilité de le devenir. »
« Père » n’a droit qu’à une seule occurrence :
« […] la persistance des questions sur la possibilité pour les couples de femmes de se passer de la figure tutélaire du père […] »
Est-il nécessaire de commenter plus avant cette incise ?
« Femme » est gratifié de huit occurrences, on trouve : « femmes célibataires », « couples de femmes » (deux fois), plusieurs occurrences qui soulignent les difficultés rencontrées par les femmes, puis, en conclusion, cette perle :
« L’éloignement des hommes peut par exemple conduire à une forme d’émancipation des femmes par rapport à la domination masculine et aux rôles subalternes auxquels elles étaient assignées. »
« Homme » n’est gratifié que d’une unique occurrence, vous l’aurez compris : dans la phrase citée ci-dessus qui valorise l’éloignement des hommes…
Tout cela est assez parlant, non ? Bref. Il ne semble pas utile de commenter plus avant les orientations ouvertement misandres et patriphobes de cet appel à contribution.
Appel à contribution archivé au format PDF (259 Ko, 13 p.).