Revue de presse du 8 mai 2019

Revue de presse








  • Geiger (Abigail W.), Livingston (Gretchen), Bialik (Kristen), « 6 facts about U.S. moms », Pew Research Center, 8 mai 2019.





State of the World’s Fathers. Unlocking the Power of Men’s CareÀ l’initiative de la campagne MenCare: A Global Fatherhood Campaign qui se déroule dans plus de cinquante pays (mais pas en France…), Promundo publie aujourd’hui la nouvelle édition de son rapport sur l’état de la paternité dans le monde. Ce rapport sera présenté officiellement le 5 juin prochain à Vancouver lors de la Women Deliver 2019 Conference. Il révèle les conclusions de nouvelles recherches, notamment celles menées avec Dove Men+Care auprès d’environ 12 000 personnes dans sept pays et avec Plan International Canada dans quatre pays. Il comprend également une analyse des données de l’International Men and Gender Equality Survey collectées dans plus de trente pays, ainsi que des recommandations visant à améliorer l’investissement paternel.

L’étude menée avec Dove Men+Care dans sept pays (Argentine, Brésil, Canada, États-Unis, Japon, Pays-Bas et Royaume-Uni) constate que 85 % des pères souhaiteraient fortement être très impliqués dans les premiers mois de leur enfant nouveau-né ou adopté. Le rapport identifie trois obstacles principaux à l’accomplissement de ce désir :

  1. L’absence de congé de paternité adéquat et rémunéré, ainsi que le faible recours à ce congé lorsqu’il existe : une politique visant à soutenir la redistribution du travail non rémunéré (des congés égaux, rémunérés et non transférables pour tous les parents) n’est pas encore généralisée. Moins de la moitié (48 %) des pays du monde offrent des congés de paternité payés, et encore durent-ils souvent moins de trois semaines, voire parfois seulement quelques jours.
  2. Des normes sociales restrictives tendent à faire penser, d’une part que la responsabilité des enfants incomberait davantage aux femmes, d’autre part que les femmes seraient plus compétentes que les hommes en ce domaine. Selon le rapport, une proportion non négligeable de femmes et d’hommes dans toutes les régions du monde pense ainsi que « changing diapers, giving baths to children, and feeding children should be the mother’s responsibility » (pp. 44-45). Le sentiment d’un déficit de compétences en matière de parentalité fait que les hommes dépendent davantage des femmes que l’inverse : au Canada, au Japon, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, environ deux fois plus de pères que de mères déclarent ainsi « rely on [their] spouse for knowledge and information on parenting » (p. 76).
  3. Un manque de sécurité économique et de soutien gouvernemental pour tous les parents : l’insécurité financière influence particulièrement les comportements masculins. Dans les sept pays cités précédemment, près de 76 % des mères (Royaume-Uni) et 59 % des pères (Canada) interrogés considèrent qu’il s’agit du principal obstacle au congé parental. Outre l’insécurité économique, les conflits armés et l’instabilité politique sont également d’énormes problèmes.

Le fait est que, à l’échelle mondiale, les femmes consacrent beaucoup plus de temps – parfois jusqu’à dix fois plus – que les hommes au travail non rémunéré (bénévolat, soins, travaux domestiques), auquel s’ajoute souvent un travail rémunéré. L’évolution en ce domaine est incroyablement lente : l’écart n’a été réduit que de sept minutes au cours des dernières décennies dans vingt-trois pays à revenus moyens et élevés. L’analyse des données sur l’utilisation du temps montre que l’égalité serait atteinte si les hommes y consacraient cinquante minutes de plus par jour et les femmes cinquante minutes de moins.

Par ailleurs, de nombreuses femmes voudraient que les hommes prennent un congé de paternité parce que cela améliorerait leur propre santé. Le rapport révèle que plus de 65 % des femmes interrogées dans les sept pays cités précédemment affirment que leur santé physique serait meilleure si le père prenait un congé de paternité d’au moins deux semaines, et plus de 72 % d’entre elles affirment qu’il en serait de même pour leur santé mentale.

Les employeurs et les gouvernements doivent concourir à l’élaboration de lois et de politiques qui aident les familles à s’épanouir et prospérer, et qui permettent tout particulièrement aux hommes d’assumer la prise en charge quotidienne de leur foyer et de leurs enfants : congé parental, enseignement et services de garde abordables, salaires décents, soutien social, valorisation du travail non rémunéré.

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