Revue de presse du 30 mai 2018

Revue de presse



  • « Des élus LRM appellent à légaliser la PMA pour toutes les femmes », Le Monde, nº 22824, 31 mai 2018, p. 10.

Le Monde, nº 22824, 31 mai 2018, p. 10



L’état matrimonial et la dissolution de l’union ont un fort impact sur la santé. Les personnes séparées sont désavantagées en matière de santé mentale par rapport à celles en couple. La faiblesse des ressources financières et sociales des personnes séparées explique en partie leur mauvaise santé. Il est cependant difficile de savoir si cette association est due à la perte de revenu et de soutien vécue lors de la séparation. Par ailleurs, l’asymétrie fréquente des ressources individuelles de chaque partenaire au sein des couples fait que ces pertes ne sont pas les mêmes pour chaque sexe. Les auteurs de cette étude ont voulu savoir dans quelle mesure les pertes subies par chaque sexe contribuent à l’association entre santé mentale et séparation. Elles ont utilisé l’enquête en deux vagues « Santé et itinéraire professionnel », portant sur 7 321 personnes âgées de vingt-cinq à soixante-quatorze ans en couple en 2006. Elles ont analysé les symptômes dépressifs autodéclarés de la deuxième vague (2010) et leur association avec la séparation entre les deux vagues, en prenant en compte les évolutions socio-économiques concomitantes ainsi que la situation sanitaire et socio-économique en 2006. Une séparation entre 2006 et 2010 est significativement associée aux symptômes dépressifs en 2010, indépendamment de la situation en 2006 ; elle est associée à une perte de revenus, principalement chez les femmes, et à une perte de soutien, légèrement plus prononcée chez les hommes. La perte de revenus expliquerait 19,2 % de l’association entre santé mentale et séparation chez les femmes ; la perte de soutien en expliquerait 5,5 % chez les hommes. La pénalité économique de la séparation affecterait donc principalement les femmes et contribuerait considérablement à la vulnérabilité de la santé mentale des femmes séparées.


  • Grangeat (Chantal et Michel), « Résidence alternée ou garde pleine chez la mère : où est la norme ? », Résidence Alternée, 30 mai 2018.


Cette étude a utilisé des données issues des registres de population danois pour identifier 396 397 femmes nées au Danemark entre le 1er janvier 1980 et le 30 décembre 1994. 30 834 d’entre elles avaient subi un premier avortement au premier trimestre de leur grossesse tandis que 85 592 autres avaient donné naissance à leur premier enfant. Les premières prescriptions d’antidépresseurs ont été déterminées et utilisées comme indication d’un épisode d’anxiété ou de dépression, et des ratios de taux d’incident ont été calculés en comparant les femmes qui avaient subi un avortement à celles qui n’en avaient pas subi, d’une part, et les femmes ayant accouché à celles n’ayant pas accouché, d’autre part.

Sur les 396 397 femmes dont les données ont été analysées, 17 294 (4,4 %) avaient subi au moins un avortement au premier trimestre de leur grossesse et n’avaient pas d’enfant, 72 052 (18,2 %) avaient accouché au moins une fois et n’avaient jamais avorté, 13 540 (3,4 %) avaient accouché et avorté au moins une fois, et 293 511 (74,1 %) n’avaient ni accouché ni avorté. 59 465 (15 %) avaient eu une première utilisation d’antidépresseur. Les femmes ayant subi un premier avortement ont un risque plus élevé de première utilisation d’un antidépresseur que les femmes n’ayant pas avorté. Les ratios de taux d’incident comparant ces deux groupes de femmes ne sont cependant pas statistiquement différents pour l’année précédant l’avortement et l’année le suivant, et diminuent à mesure qu’augmente le temps après l’avortement. Les ratios de taux d’incident comparant les femmes ayant accouché à celles n’ayant pas accouché sont plus faibles l’année précédant l’accouchement que l’année le suivant et augmentent à mesure qu’augmente le temps après l’accouchement. Parmi toutes les femmes de l’échantillon, les facteurs de risque les plus importants associés à l’utilisation d’antidépresseurs sont les problèmes psychiatriques ainsi que l’usage antérieurs de médicaments anxiolytiques ou antipsychotiques.

Les femmes ayant avorté sont donc plus exposées à utiliser des antidépresseurs que les autres. Le militantisme patent des auteurs de l’étude les conduit cependant à soutenir que l’utilisation accrue d’antidépresseurs n’est pas liée à l’avortement mais à des différences dans les facteurs de risque de dépression…

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