Candidate à la présidence de la république, Nathalie Arthaud a répondu aujourd’hui à un questionnaire envoyé le 28 février dernier par la Société des agrégés de l’université aux onze candidats à l’élection présidentielle afin de connaître la politique éducative qu’ils souhaiteraient mener s’ils étaient élus.
Toutes choses égales par ailleurs, et comme nous l’avions déjà remarqué pour sa réponse au Groupe d’études sur les sexismes, la candidate de Lutte ouvrière fait l’effort d’adresser à ses interlocuteurs une réponse consistante et personnalisée. Son courrier n’en est pas moins quelque peu décevant, puisqu’« il ne [lui] paraît ni possible, ni souhaitable, de mener sérieusement une réflexion sur les missions des enseignants, les conditions de la réussite au lycée, la meilleure formule pour l’enseignement supérieur ou la formation des enseignants » sans avoir préalablement résolu le problème du financement d’une politique de l’enseignement :
« Discuter uniquement de modalités techniques et pédagogiques, sans poser la question des moyens, revient à discuter du choix de la couleur du service de table alors que la gamelle est vide. »
La formule est plaisante, mais stupide. La discussion ne porte pas sur « la couleur du service de table » mais sur le contenu de la gamelle, et c’est le choix de ce contenu qui déterminera le budget nécessaire pour le cuisinier. Autrement dit, les moyens sont déterminés par le but à atteindre, quitte, ensuite, à modifier ce dernier si les moyens ne sont pas suffisants. Nous avons ici, comme d’ailleurs dans bien d’autres domaines, la vague impression que le programme de Lutte ouvrière ne se distingue guère de celui de Robin Hood. Prendre aux riches pour donner aux pauvres peut paraître très sympathique (surtout si on est pauvre) mais ne constitue pas une politique.
Courrier archivé au format PDF (111 Ko, 2 p.).
