- Scaraffia (Lucetta), « Una nuova schiavitù per le donne », L’Osservatore Romano, nº 53, 5 mars 2017, p. 1.
Traduction P@ternet
« L’utérus à louer
« Un nouvel esclavage pour les femmes
« par Lucetta Scaraffia
« Il y a eu un débat en Italie sur l’ordonnance de la Cour d’appel de Trente qui a accepté de considérer deux hommes comme les parents de jumelles nées de mère porteuse. Mais le débat a été fortement affecté par la domination d’un point de vue partial : considérer cette décision comme inévitable, parfaitement en ligne avec le progrès humain, et par conséquent juger toutes les critiques comme un signe de résistance absurde à la modernité.
« C’est un moyen d’imposer à chaque interview, même à ceux qui s’opposent à cette décision, une interprétation obligatoire. Ce ne serait qu’une question de temps pour voir aussi se réaliser en Italie tout “rêve parental” impliquant une mère porteuse et l’acceptation de deux personnes du même sexe comme parents.
« Pour une femme féministe comme moi, il est frappant qu’en un moment où tant d’énergies et tant de voix sont engagées à dénoncer, à juste titre, la violence sur les femmes, il y ait en revanche aussi peu de femmes pour dénoncer ce qui est en train de se produire contre elles sur le plan fondamental de la maternité. À savoir que la vente du corps féminin – traditionnellement limité à la prestation sexuelle ou, à une époque, l’allaitement – se soit étendue à tout le corps de la femme, à son intérieur, à l’utérus, et pendant un temps long, les neuf mois d’une grossesse.
« Un nouvel esclavage qui ne peut pas être jugé différemment seulement parce qu’il est payé et volontaire. Les douloureuses conditions légales imposées à la femme – comme d’accepter l’avortement si les donneurs d’ordre en décident ainsi, par exemple, ou bien d’avoir déjà des enfants afin qu’elle s’attache moins à l’enfant qu’elle porte en elle – ne font que révéler davantage le caractère inhumain de la transaction. Tout comme l’autre condition qui toujours, par “prudence”, est appliquée : ne jamais utiliser l’ovule de la mère qui loue, mais l’acheter d’une autre femme. Avec le résultat que la figure maternelle est définitivement détruite, réduite en morceaux.
« C’est ce qu’ont fait les deux pères, pour s’assurer que les enfants seraient vraiment leurs biens propres. Avec le consentement de la loi canadienne.
« Comment est-il possible de ne pas voir un acte profondément misogyne dans cette opération de type commercial, qui veut être ennoblie par un désir qui ne peut être considéré comme un droit pour personne ? C’est en fait une destruction consciente et délibérée de la figure maternelle, réalisée avec perversité, de sorte que ces enfants n’auront jamais de mère. Tout le monde sait que deux pères ne remplacent pas une mère, de même que deux mères ne peuvent remplacer un père.
« Si la vie impose, parfois, à des êtres humains de vivre dès l’origine avec ce grave manque, il faut chercher à y porter remède. Mais créer volontairement le manque – de plus protégé par la loi – uniquement pour exaucer le désir de deux adultes est vraiment un acte cruel.
« Et la culture qui nous entoure, qui insiste pour interpréter cette situation anormale comme un résultat du progrès en marche, presque comme s’il était animé par un esprit propre, et donc incontrôlable, se rend coupable de crimes graves. Il faut au contraire lancer l’alarme, et à haute voix. Et ce sont surtout les femmes, les plus lésées par ces manipulations absurdes, qui doivent lutter pour se défendre et défendre les enfants. »
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