Communiqué de presse d’Alliance Vita
Le recours à l’interruption volontaire de grossesse, lors de son adoption le 17 janvier 1975, était présenté comme une mesure exceptionnelle en cas de détresse. Elle s’accompagnait d’informations visant à contrôler son recours et « autant que possible en dissuader la femme », selon les mots mêmes de Simone Veil.
Pourtant entre 1975 et 2022, la loi a été modifiée neuf fois, toujours dans le but de généraliser l’accès à l’interruption volontaire de grossesse et en supprimant tous les dispositifs présentant des alternatives. D’une exception, l’avortement est devenu une liberté désormais inscrite dans la Constitution et expurgé de toute mesure de prévention.
Dès lors comment s’étonner que le nombre d’interruptions volontaires de grossesse affichent un niveau record, soit 243 623 en 2023 ? Peut-on se satisfaire d’un taux d’avortement parmi les plus élevés en Europe ?
La prévention est la priorité de toutes les politiques de santé… sauf pour l’interruption volontaire de grossesse. Les pouvoirs publics semblent même s’interdire d’évaluer ses causes autant que ses conséquences, et n’osent pas afficher une volonté d’en protéger les femmes, autant que possible. Tout questionnement sur ce sujet devient suspect, voire illégal. Pourtant, l’avortement pose toujours question. Parce qu’il s’agit d’un acte irréversible qui met des vies en jeu, l’avortement ne devrait jamais s’imposer aux femmes comme une fatalité. Il s’agit au contraire de regarder en face les causes et les conditions qui poussent les femmes à avorter :
- Échecs de contraception : près des trois-quarts des femmes qui recourent à l’interruption volontaire de grossesse étaient sous contraception lorsqu’elles sont devenues enceintes.
- Normes procréatives qui se sont progressivement rigidifiées : pour avoir un enfant, il faut être ni trop jeune, ni trop âgée, avoir un couple et un travail stables, des revenus suffisants, etc.
- Difficultés économiques : selon une analyse de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, les taux de recours à l’interruption volontaire de grossesse sont plus importants parmi les femmes aux niveaux de vie les plus faibles.
- Violences : pour 40 % des 201 000 femmes concernées chaque année par les violences du conjoint, celles-ci ont débuté à la première grossesse.
Autant de données qui mériteraient d’être explorées au service d’une politique centrée sur une information complète et un soutien aux femmes confrontées à une grossesse imprévue.
D’ailleurs, dans un sondage réalisé par l’Institut français d’opinion publique cette semaine, 80 % des Français se disent favorables à ce que soit intégré dans le livret officiel remis aux femmes le détail des aides aux femmes enceintes et aux jeunes mères. 65 % d’entre eux pensent aussi que la société devrait davantage aider les femmes à éviter le recours à l’interruption volontaire de grossesse.
Même si les oppositions sur ce sujet demeurent irréductibles, notre société devrait pouvoir s’accorder sur la nécessité d’une prévention pour les femmes qui souhaiteraient éviter l’interruption volontaire de grossesse. Protéger les femmes de toutes pressions et leur offrir des alternatives sont plus que jamais une urgence sociale.
Communiqué archivé au format PDF (410 Ko, 3 p.).
Dossier de presse archivé au format PDF (1.01 Mo, 16 p.).
Sondage archivé au format PDF (797 Ko, 21 p.).