Interruption volontaire de grossesse dans la Constitution : encore une gesticulation politicienne à côté des préoccupations des Françaises

Communiqué de presse d’Alliance Vita

Alliance Vita

Le projet de loi pour inscrire l’avortement dans la Constitution sera présenté demain en Conseil des ministres. Alors que l’accès à l’avortement n’est nullement menacé, sa constitutionalisation est en total décalage avec la réalité de terrain. Les urgences sociales sont tout autres.

Le taux de recours à l’avortement a atteint en 2022 son plus haut niveau en France depuis 1990.

Cette prétendue « liberté irréversible » est un leurre. Elle ne répond pas aux véritables besoins de beaucoup de femmes d’être protégées des pressions sociales et économiques qui les poussent à l’avortement. Comment se satisfaire que les femmes aux revenus les plus faibles aient davantage recours à l’interruption volontaire de grossesse que les plus aisées (études de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) ? Comment ignorer qu’elles peuvent également être soumises à des violences ?

Pour 40 % des 201 000 femmes concernées chaque année par des violences conjugales, ces dernières ont commencé lors de la première grossesse. Dans le même temps les normes procréatives tendent à se rigidifier au détriment de la liberté des femmes : il faudrait être ni trop jeune, ni trop âgée, avoir un couple et un travail stables, des revenus suffisants, etc.

Ce n’est pas l’avortement qui est menacé en France aujourd’hui mais la possibilité pour les femmes qui le souhaitent de poursuivre leur grossesse. Et pour cela il est essentiel qu’elles accèdent à une information complète et équilibrée, ce qui n’est pas le cas.

Consacrer une « liberté de recourir à l’interruption volontaire de grossesse » dans la Constitution risquerait par ailleurs de fragiliser davantage des principes fondamentaux comme la liberté de conscience, et particulièrement la clause de conscience des soignants et la liberté d’expression déjà mise à mal sur ce sujet.

« Ne soyons pas naïfs : ce projet hautement symbolique n’est en rien le résultat d’une attente des Françaises, ni même en relation avec leurs besoins ; c’est une gesticulation politicienne à côté de leurs préoccupations. Nous méritons mieux que d’être traitées en variables d’ajustement des postures partisanes. Alliance Vita demande depuis des années une étude sur les causes, les conditions et les conséquences de l’avortement. Telle devrait être la priorité de nos politiques. L’urgence est à la prévention pas à la constitutionnalisation », conclut Caroline Roux, directrice générale adjointe d’Alliance Vita.


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