Communiqué de presse du Groupe d’études sur les sexismes
Le Groupe d’études sur les sexismes (GES) acte que plusieurs ministres du gouvernement, dont celle de l’« Égalité hommes-femmes », ont signé le 22 mai dernier une convention permettant la prise de plainte des femmes victimes de violence intrafamiliale ou sexuelle au sein des « Maisons des femmes ». De même, la Première ministre a annoncé pour 2025 le doublement du nombre de « Maisons des femmes », actuellement cinquante-six.
Cet élargissement des possibilités de plainte pour les victimes féminines est tout à fait compréhensible, sachant qu’une proportion importante d’entre elles n’osent pas ou ne jugent pas utile d’y recourir. Cependant, il est anormal et même discriminatoire qu’aucun dispositif d’élargissement ne soit appliqué aux victimes masculines.
Rappelons que selon l’enquête « Cadre de vie et sécurité » 2019 de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, pour la période 2011-2018, chaque année en moyenne 82 000 hommes ont été victimes de violence conjugale, dont 10 % seulement ont porté plainte, contre 18 % pour les femmes victimes. Il semble clair que le problème de la réticence à la plainte se pose d’abord pour les hommes victimes.
Considérant que l’ensemble des victimes, indépendamment de leur sexe, ont droit à la protection de la société, le Groupe d’études sur les sexismes appelle les ministères concernés à mettre en place, sous une forme ou une autre, des dispositifs incitant les hommes victimes à dépasser la honte, la peur de l’incompréhension ou du ridicule, pour porter les violences qu’ils ont subi devant les services de police et de justice. C’est cela qui représenterait une véritable politique d’« égalité ».
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