Estrosi Sassone (Dominique), question écrite nº 1084 au ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse sur les résultats des élèves en français [Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 28 S (Q), 14 juillet 2022, pp. 3584-3585].
Mme Dominique Estrosi Sassone interroge M. le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse sur les résultats des élèves en français à l’école primaire, au collège ainsi qu’au lycée.
Alors que les « premières tendances des résultats du baccalauréat indique [sic] une baisse par rapport aux années précédentes » selon le ministre avec 86 % de réussite avant les rattrapages, de nombreux professeurs et syndicats d’enseignants ont fait part de leur inquiétude quant à une baisse généralisée du niveau de français à la correction des copies.
La langue française est un enseignement fondamental dès l’école maternelle. Pourtant, la pénurie de vocabulaire, qui est un facteur d’échec scolaire, concernerait presque un quart des écoliers de cours préparatoire (CP) selon les professeurs des écoles.
En outre, l’association française pour l’enseignement du français souligne les résultats d’une enquête de l’inspection générale de l’éducation nationale qui révèle que, sur les huit heures hebdomadaires de français en cours moyen 1ère année et 2e année (CM1 et CM2), seulement 48 minutes sont réservées à l’écriture et donc à la maîtrise de la grammaire, de la syntaxe et de l’orthographe.
Ces lacunes cumulées ont des graves conséquences pour la suite du parcours scolaire comme le montre l’incompréhension de certains mots dans les sujets de l’épreuve de français du baccalauréat professionnel par exemple.
Enfin, les classements internationaux des études du programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) de 2019 mettent en exergue que les élèves français lisent moins bien que les autres élèves européens.
Elle lui demande donc ce qu’il entend rapidement mettre en œuvre pour renforcer l’apprentissage du français à chaque niveau.
Réponse du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse publiée dans le Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 41 S (Q), 20 octobre 2022, p. 5143.
Depuis 2017 et la réaffirmation de la priorité accordée au premier degré, plusieurs mesures pour améliorer la maîtrise des savoirs fondamentaux par tous les élèves, et en tout premier lieu de la langue française, ont été prises : – les classes de GS/CP et CE1 ont été dédoublées en éducation prioritaire et ont été plafonnées à 24 élèves sur le reste du territoire pour créer des conditions d’enseignement favorables aux apprentissages fondamentaux ; – l’âge de l’instruction obligatoire a été abaissé à 3 ans avec la loi nº 2019-791 du 26 juillet 2019 pour une école de la confiance (article L. 131-1 du code de l’éducation) afin de garantir une égalité d’accès aux savoirs et d’augmenter la fréquentation précoce de ceux-ci par tous les élèves ; – un fort accent a par ailleurs été mis sur la formation continue des professeurs des écoles avec la mise en œuvre d’un plan « français » et d’un plan « mathématiques », denses et ambitieux. Pour soutenir et renforcer les compétences professionnelles dans l’enseignement du vocabulaire, de la lecture et de l’écriture, un ensemble d’outils pédagogiques est mis à la disposition des enseignants (terminologies grammaticales, guides pour enseigner la lecture et l’écriture, etc.). – des repères de progression pédagogique ont été mis à la disposition des professeurs afin de dispenser un enseignement explicite et structuré du français, que ce soit en grammaire, en vocabulaire ou sur l’exercice de la rédaction. Le ministre, conscient de cet enjeu, « creuse le sillon » de cette priorité par la mise en place d’un plan maternelle. Celui-ci viendra soutenir l’action des enseignants d’école maternelle, en proposant des formations adaptées et des ressources afin de favoriser l’entrée dans la lecture pour tous les élèves.
Question archivée au format PDF (141 Ko, 3 p.).