Question sur les compétences en orthographe

Guérini (Jean-Noël), question écrite nº 1132 au ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse sur les compétences en orthographe [Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 28 S (Q), 14 juillet 2022, p. 3255].

Jean-Noël Guérini (© Jan Drewes)

M. Jean-Noël Guérini appelle l’attention de M. le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse sur le niveau d’orthographe des jeunes Français.

En novembre 2016, une note d’information de la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance comparait « les performances en orthographe des élèves en fin d’école primaire (1987-2007-2015) », pour constater une nouvelle baisse des résultats, notamment concernant l’orthographe grammaticale. En effet, sur la même dictée-type d’une dizaine de lignes donnée à des écoliers de CM2, la moyenne des erreurs était passée de 10,6 en 1987 à 14,3 en 2007 et 17,8 en 2015.

Dans un livre paru en mai 2022 et intitulé : « Pourquoi nos étudiants ne savent-ils plus écrire ? », une professeure d’université, riche de vingt ans de correction de copies, s’alarme de la baisse constante du niveau en orthographe de ses étudiants et relève désormais des fautes élémentaires même chez les meilleurs élèves. Elle déplore la baisse du nombre d’heures accordées à la grammaire dans le primaire et le secondaire et suggère que l’usage massif de la photocopie réduit considérablement le travail de copie manuscrite, pourtant essentiel à créer des automatismes.

En conséquence, il lui demande quelles solutions il entend mettre en œuvre pour lutter contre le déclin continu des compétences orthographiques des jeunes Français.

Réponse du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse publiée dans le Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 40 S (Q), 13 octobre 2022, p. 4958.

Le ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse est particulièrement attentif aux résultats des études internationales et nationales évaluant les acquis des élèves : la note d’information nº 28 publiée en novembre 2016 par la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) révèle une érosion continue des performances en orthographe des élèves en fin d’école primaire au cours des trente dernières années (1987-2007-2015), une baisse conséquente de la part des élèves les plus performants et parallèlement une forte augmentation de la part des élèves les moins performants. Ce phénomène est général, quel que soit le sexe, l’âge ou l’environnement social des élèves, même si demeurent des différences importantes entre les filles et les garçons ou encore entre les élèves issus de milieux favorisés et ceux issus de milieux défavorisés. L’orthographe grammaticale est la principale source de difficultés et d’erreurs. Face à ces constats, le Gouvernement a pris des mesures ambitieuses pour améliorer la maîtrise des savoirs fondamentaux par tous les élèves, et en tout premier lieu, de la langue française et de son orthographe. Le dédoublement des classes de grande section, CP et de CE1 dans les écoles de REP et REP+, mis en œuvre progressivement dès la rentrée 2017, est une mesure structurelle qui permet un meilleur accompagnement des élèves les plus fragiles au moment délicat et crucial de l’entrée dans la lecture, dans l’écriture et dans un apprentissage structuré et systématique du français. Une aide adaptée et personnalisée est proposée aux élèves en difficulté, notamment dans le cadre des activités pédagogiques complémentaires et des stages de réussite pendant les vacances scolaires. En parallèle, un ensemble d’outils pédagogiques est mis à la disposition des enseignants en faveur de la maîtrise du français par les élèves. Les évaluations nationales permettent aux enseignants de repérer au plus tôt des difficultés. En complément des programmes, des recommandations pédagogiques nationales et des repères annuels précisent ces derniers pour mieux accompagner les professeurs. Les corps d’inspection ont la responsabilité de s’assurer de l’effectivité de cette mise en œuvre, dans le respect des horaires dédiés. Il les guide, les accompagne et organise la formation dans le cadre du plan français. Depuis 2020, six jours de formation à l’échelon national et dix-huit jours en académie permettent à environ mille cinq cents référents français de circonscription de monter en compétences pour développer, perfectionner la professionnalité des professeurs des écoles sur l’enseignement de la lecture et de l’écriture. La recommandation sur la grammaire précise qu’il est nécessaire de consacrer au moins trois heures par semaine à un enseignement structuré de la langue dont fait partie l’orthographe. Les exercices de copie et de dictée occupent une place importante dans cet enseignement et se pratiquent quotidiennement à l’école élémentaire. La publication d’une Grammaire des cycles 2 et 3, consistant en une base terminologique de référence claire et commune à tous les professeurs de l’école au lycée, a pour objectif de consolider cet apprentissage. Toutes ces dispositions ont déjà permis d’améliorer significativement les résultats des élèves à l’issue de l’école primaire. D’autre part, le maintien de l’ouverture des écoles pendant la pandémie a permis que les résultats des élèves ne s’affaissent pas, contrairement à la majorité des pays européens.

Question archivée au format PDF (104 Ko, 2 p.).