Lopez (Vivette), Question écrite nº 10449 à la secrétaire d’État auprès de la ministre des solidarités et de la santé sur la généralisation des petits déjeuners gratuits [Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 20 S (Q), 16 mai 2019, p. 2586].
Mme Vivette Lopez appelle l’attention de Mme la secrétaire d’État auprès de la ministre des solidarités et de la santé sur la généralisation du petit déjeuner gratuit aux écoliers des quartiers défavorisés menée dans le cadre de la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté.
Selon des récentes études réalisées auprès d’enfants de cours moyen (CM1 et CM2), de 13 % à 17 % d’enfants en réseau d’éducation prioritaire (REP et REP +) ne prendraient pas de petit déjeuner avant de partir à l’école. Face à ce constat, le Gouvernement a lancé, le 23 avril 2019, une opération de petits déjeuners gratuits à l’école dans les quartiers défavorisés (REP, REP +, certaines zones rurales…) des communes volontaires.
Huit académies dont celle de Montpellier à laquelle le département du Gard est rattaché sont concernées pour le moment. L’action serait amenée à être généralisée à compter de la rentrée 2019 pour 100 000 enfants. Les communes qui s’engagent seraient appelées à recevoir une aide de l’État de 2 euros par repas et dès 2020, l’État consacrerait à cette opération 12 millions d’euros.
Si chacun est d’accord pour dire qu’arriver le ventre vide à l’école nuit aux apprentissages, cette mesure inquiète néanmoins de nombreux maires. Indépendamment du manque de concertation préalable, ceux-ci soulignent principalement les difficultés structurelles de mise en œuvre : difficulté de distinction entre les enfants qui ont déjà déjeuné et ceux qui ont le ventre vide, choix du temps scolaire ou périscolaire pour le déroulement de l’action, contraintes sur les durées d’apprentissage…
En outre, ils craignent à terme un transfert de charge vers les communes.
D’autre part, certains s’interrogent légitimement sur une mesure qui tendrait à déresponsabiliser les parents en créant de facto un clivage entre les élèves.
Elle demande ainsi au Gouvernement de préciser le périmètre et le financement de la mesure afin que la généralisation de celle-ci n’implique pas de transfert de charge sur les villes, et ne crée pas de rupture sociale entre les enfants qui en bénéficieraient et ceux qui n’en bénéficieraient pas.
Question archivée au format PDF (212 Ko, 2 p.).