Revue de presse du 27 février 2019

Revue de presse


Insee Première, nº 1739, 27 février 201965 % des hommes âgés de trente-cinq à à cinquante-neuf ans relevaient d’une catégorie socioprofessionnelle différente de celle de leur père en 2015, une proportion quasi stable depuis quarante ans. 28 % des hommes occupaient une position sociale plus élevée que celle de leur père et 15 % une position inférieure. Les trajectoires ascendantes comme descendantes étaient plus fréquentes qu’en 1977 (respectivement 24 % et 7 %).

71 % des femmes âgées de 35 à 59 ans relevaient d’une catégorie socioprofessionnelle différente de celle de leur mère en 2015, soit douze points de plus qu’en 1977. 40 % des femmes occupaient une position sociale plus élevée que celle de leur mère et 12 % une position plus basse. Leurs trajectoires étaient donc globalement plus favorables que celles des hommes comparés à leur père. Si les femmes occupaient fréquemment une position sociale plus élevée que leur mère, ce n’était cependant pas toujours le cas par rapport à leur père : 25 % des femmes avaient connu une trajectoire descendante par rapport à lui et 22 % un parcours ascendant.


Les interruptions volontaires de grossesse en Île-de-FranceL’Île-de-France concentre aujourd’hui plus du quart des avortements pratiqués sur le territoire national et environ 45 % des interruptions volontaires de grossesse médicamenteuses pratiquées en France, notamment en raison de l’importance de la population de jeunes femmes en âge de procréer (21 % de la population nationale). C’est le triste constat établi par ce rapport de l’Observatoire régional de santé de la région Île-de-France, qui met à jour les données sur l’orthogénie pour les années 2015-2017.

52 080 avortements ont été pratiqués en Île-de-France en 2017, soit un taux de recours de 17,4 ‰. Des disparités infrarégionales sont observées, avec des taux extrêmes de 13 ‰ dans les Yvelines à 22 ‰ pour la Seine-Saint-Denis. Le rapport précise qu’il s’agit d’« un taux en légère augmentation comparé à l’année précédente et qui reste plus élevé à la moyenne nationale » (p. 46).

La moitié des avortements ont été pratiqués chez des femmes âgées de vingt-cinq à trente-quatre ans, avec un taux de recours de 26,4 ‰. Le rapport est identique chez les femmes âgées de dix-huit à vingt-quatre ans. Environ 3 % des avortements ont été pratiqués chez des mineures, avec un taux de recours de 7,2 ‰.

Les femmes âgées de vingt-cinq à trente-quatre ans recourent à l’avortement « quand le nombre d’enfants désiré est atteint », tandis que les plus jeunes invoquent comme motif « les ambitions de poursuites d’études ou le fait d’être célibataire » (p. 46). Le rapport estime que la baisse du nombre d’avortements chez les jeunes femmes de moins de dix-huit ans pourrait être attribuée à « une meilleure observation des méthodes contraceptives, notamment la contraception d’urgence ou une sexualité plus responsable » (ibid.).

Les femmes avortent plus tôt : 80 % des avortements sont pratiqués avant neuf semaines d’aménorrhée, mais 5 % le sont encore après douze semaines d’aménorrhée.

Il y a de plus en plus d’interruptions volontaires de grossesse médicamenteuses : 67 % en 2017 – soit deux avortements sur trois – versus 59 % en 2015. Cette proportion a augmenté partout en France.

La loi nº 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation du système de santé a fait évoluer le recours à l’avortement en élargissant aux centres de santé la possibilité de pratiquer des interruptions volontaires de grossesse instrumentales sous anesthésie locale pour les grossesses de moins de sept semaines d’aménorrhée. Résultat de ce redéploiement au cours des trois dernières années dans la région Île-de-France (p. 17) : « une augmentation de l’offre en ville avec de plus en plus des médecins libéraux et des centres de santé et centre d’éducation et de planification familiale pratiquant des IVG. Au total près de 30 % des avortements réalisés par des médecins libéraux et un peu plus de 4 % réalisées en CDS/CPEF. » Le nombre d’établissements hospitaliers pratiquant des avortements a parallèlement diminué, et le rapport précise que « cette baisse de l’offre hospitalière peut être le reflet du désengagement de certains établissements pour cette activité » (p. 46).

Le rapport rappelle les recommandations du projet FRIDA visant à « favoriser la réduction des inégalités d’accès à l’avortement » (ibid.) :

« Dans le cahier des charges défini dans le projet FRIDA et le plan régional d’accès à l’IVG en Île-de-France il est recommandé que les établissements autorisés pour la gynéco-obstétrique proposent une activité orthogénique avec une proportionnalité de 20 % de l’activité d’accouchements. Ce ratio moyen est atteint dans la région. Cependant, en 2017, 12 établissements ont réalisé des accouchements mais aucune IVG (parmi lesquels 8 avaient plus de 500 accouchements dont un établissement public). »

Le rapport précise également que les sources utilisées ne permettent pas « d’estimer le nombre d’IVG réalisées en dehors du territoire national » : « ces IVG sont probablement réalisées hors délai légal en France » (p. 47).

Il est enfin assez significatif que le sujet de la prévention ne soit absolument pas traité dans ce rapport. Les trois occurrences du mot « prévention » se trouvent au début du rapport, dans un petit bloc de texte d’une dizaine de lignes (p. 11), au contenu pour le moins contradictoire :

« Le Conseil régional mène une politique de prévention et de soutien ambitieuse en matière d’accès à la santé pour les femmes et les jeunes filles et ce sur l’ensemble du territoire francilien en luttant contre les fractures territoriales. La Région aide par exemple les centres IVG dans l’acquisition d’échographes à travers une mobilisation financière permettant un soutien massif, avec près de 80 % des dépenses pouvant être prises en charge par la Région. Elle soutient aussi les centres de planification-contraception-IVG et les actions de prévention plus particulièrement destinées aux jeunes franciliens. Enfin, le site ipasscontraception.fr répertorie tous les lieux franciliens ressources en matière de contraception, sexualité et prévention. »

De fait, ces quelques mesures relèvent de politiques de santé publique – nationale et régionale – obsessionnellement focalisées sur l’accès le plus confortable et le plus facile à l’avortement. Le rapport souligne à plusieurs reprises que « la réduction des inégalités d’accès à l’IVG » est une « priorité de santé publique ». Alors que la France connaît une baisse sans précédent de sa natalité, mettant potentiellement en danger le renouvellement des générations, et au regard de la débauche de moyens déployés pour faciliter l’avortement, les pouvoirs publics seraient bien mieux inspirés de mettre en œuvre des mesures économiques et sociales pour accompagner et soutenir les familles.






Francesco Arcuri vs Juana Rivas

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