Candidat de La France insoumise à l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon a répondu aujourd’hui au courrier adressé le 22 novembre dernier par quatre associations de pères interrogeant tous les candidats sur leur position quant à l’égalité parentale. Plus exactement, c’est Charlotte Girard, co-responsable du programme de La France insoumise, qui a été (s’est ?) chargée de rédiger une réponse qui n’a rien pour surprendre de la part de son auteur, et qui s’inscrit dans la ligne de propos tenus plus tôt cette année par le Líder Máximo candidat (voir notre revue de presse du 1er février 2017).
Les quatre associations de pères prêtaient certes le flanc pour se faire battre en utilisant le concept d’« égalité parentale », foncièrement inadéquat ; ne nous lassons pas de le répéter : femmes et hommes, mères et pères ne sont pas égaux, mais complémentaires. Il n’en reste pas moins qu’il est parfaitement contradictoire de refuser la « résidence partagée équilibrée » au motif que l’« égalité » ne régnerait pas « dans les rapports de couple », puisque le système judiciaire pérennise les « stéréotypes de genre » en confiant le plus souvent les enfants à la seule responsabilité maternelle. La « résidence partagée équilibrée » ne serait-elle pas justement un excellent moyen de procéder à la « déconstruction » desdits stéréotypes en instituant « l’égalité homme femme dans le temps accordé à l’éducation des enfants » ?!
En réalité, pour Charlotte Girard comme pour toutes les féministes, le concept d’« égalité » n’est qu’un cache-sexe voilant à peine la volonté bien déterminée d’exercer une domination féminine absolue sur la société humaine. Il n’est même pas nécessaire de lire entre les lignes pour constater que le principal obstacle à la « résidence partagée équilibrée » est qu’icelle empêcherait les femmes de se « libérer complètement » de « leur ex-conjoint ». Que celui-ci soit également le père des enfants communs ne présente manifestement aucun intérêt puisque seul compte l’intérêt supérieur de la femme, qui légitime ce qu’il faut bien appeler un parricide légal. Il semble bien que Charlotte Girard, « maîtresse de conférences de droit public » à l’Université Paris-Nanterre, tienne pour nulle et non avenue la Convention internationale des droits de l’enfant dont l’article 3 prétend que c’est « l’intérêt supérieur de l’enfant [qui] doit être une considération primordiale », la libération de la femme dût-elle en souffrir…
Enfin, si le sujet n’était aussi grave, l’évocation du « cas par cas déjà appliqué par la justice », « même s’il est faillible », pourrait prêter à rire. Lors d’audiences dont la durée moyenne est de dix-huit minutes, les juges aux affaires familiales n’ont pas le temps (ni, surtout, l’envie) de faire du sur-mesure ; c’est le prêt-à-porter pour femmes qui est de rigueur, et la tenue d’Adam pour les hommes.
Courrier archivé au format PDF (501 Ko, 1 p.).