Nonobstant ses récentes critiques de la représentation familiale, la Cour des comptes a fait savoir à l’Union nationale des associations familiales qu’elle réalisait une enquête sur la politique familiale française, au travers de l’examen des réformes récentes (2008-2016) d’une part, des comparaisons internationales en matière de soutiens publics aux familles d’autre part, et a sollicité son expertise. Marie-Andrée Blanc, présidente de l’Union nationale des associations familiales, Guillemette Leneveu, directrice générale, et Jean-Philippe Vallat, chargé de la direction des politiques et actions familiales et des études, ont été auditionnés le 1er mars dernier. Une contribution écrite a été envoyée aujourd’hui.
Ce document d’une trentaine de pages dresse un intéressant panorama des politiques familiales européennes et synthétise les différentes positions prises par l’Union nationale des associations familiales ces dernières années. Pour ce qui nous concerne, il faut relever que le thème de la conciliation de la vie familiale et professionnelle est assez bien développé. Nous regrettons cependant que le problème de la séparation familiale ne soit pas du tout abordé, alors même que la Cour des comptes évoquait le « bien‐être de l’enfant » et la « stabilité de la famille » comme de possibles « objectif finaux » de la politique familiale française. L’Union nationale des associations familiales ne propose qu’un objectif final nataliste : « rapprocher la fécondité réelle de la fécondité souhaitée ». Si nous convenons aisément qu’il faille « permettre à chaque famille d’élever décemment le nombre d’enfants qu’elle souhaite », il nous semble que l’Union nationale des associations familiales continue ici à raisonner dans le cadre de structures familiales pérennes, alors que les familles sont aujourd’hui de plus plus affectées par l’obsolescence programmée…
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