Il existe encore aujourd’hui des controverses sur des mariages forcés, des annulations de mariage civil pour cause de non virginité ou de mensonge sur la virginité… Ces considérations d’un autre âge portent atteinte à la laïcité et la dignité de la personne et doivent être combattues avec la plus grande fermeté. La montée de ces phénomènes réactionnaires devrait aussi nous inciter à dépasser le lynchage du premier suspect pour réfléchir sur leurs véritables causes.
La féminisation anarchique de la société entraînent des perturbations certaines. Après l’attrait de la nouveauté et de la facilité, les doutes qui apparaissent et la perte des repères peuvent inciter des personnes déstabilisées à chercher refuge dans les valeurs rassurantes d’un passé idéalisé. C’est ainsi que de vieilles idées sexistes réapparaissent.
Le macho traditionnel n’est pas mort, mais il est de plus en plus honteux et se fait discret. Cet individu, à qui des « pères » trop sérieux avaient inculqué le respect de la discipline sans lui apprendre à grandir, sévissait à l’intérieur d’un cadre très strict et sous une surveillance perpétuelle. Ce n’est plus vrai aujourd’hui. En effet, le nouveau machisme qui se développe dans tous les milieux sociaux n’est pas dû, comme certains voudraient le penser, à la subsistance d’une idéologie patriarcale qui s’entretiendrait par imitation. Dans notre société de plus en plus féminisée, le « futur nouveau macho », maintenu dans la fusion maternelle, ne souffre pas d’une overdose d’ordre masculin mais d’absence de « père » et d’éducation. Tout autant incapable de sortir de l’enfance, il n’a pas acquis une identité d’homme suffisamment solide pour pouvoir accepter la différence. Arrivé à l’âge où il devrait commencer à assumer la castration, il est encore en plein refoulement et a toujours besoin d’inférioriser les femmes pour pouvoir exister. Alors qu’il devrait être en mesure de « tuer le père », il doit s’en inventer un et il se « bricole » ce qui devient une caricature. Comme de nombreux Allemands au père humilié par la révolution industrielle, par la défaite, par le diktat de Versailles, par le chômage… des garçons sans repères ont besoin, aujourd’hui, pour se sentir des hommes, de se comporter en nazis et d’humilier les femmes. Lorsque la fragilité de l’identité sexuelle rencontre la perte d’une identité nationale, il ne faut donc pas s’étonner si certains essaient de justifier leur machisme par une dose de religion ou de nationalisme !
Par souci louable d’éviter d’inférioriser une différence, l’idéologie égalitariste la dénie et favorise ainsi ce qu’elle voulait éviter. Il est donc plus que nécessaire de changer de direction (« sans retour en arrière ») et en premier lieu de reconnaître que la dénonciation des dérives « féministes » n’est pas plus du sexisme que le rejet de l’intégrisme musulman n’est du racisme.