L’inceste et les fausses allégations dans le cadre d’un divorce

Agrapart-Delmas (Michèle), « L’inceste et les fausses allégations dans le cadre d’un divorce », allocution prononcée à Paris le 13 juin 1998, lors du colloque organisé dans le cadre du septième congrès SOS PAPA sur le thème « La réforme du divorce, pourquoi, comment ? » Michèle Agrapart-Delmas est psycho-criminologue, expert européen agréé, expert judiciaire à la Cour d’appel de Paris, membre du comité d’honneur de SOS PAPA.

Michel Thizon et Michèle Agrapart-Delmas, colloque du septième congrès SOS PAPA, Paris, 13 juin 1998 (© SOS PAPA)

Michel Thizon et Michèle Agrapart-Delmas, colloque du septième congrès SOS PAPA, Paris, 13 juin 1998 (© SOS PAPA)

 

Merci, M. le Président, de m’avoir conviée ; merci à vous tous d’être présents ce samedi après-midi. Le foot ne m’a pas empêchée de venir et ne m’empêchera pas non plus de dormir.

Après les précisions qui viennent d’être apportées, vous comprendrez que je ne risque pas de me lancer sur un sujet à base juridique, n’étant pas juriste et ayant dans la salle deux amies avocates Ghislaine Camus et Pascaline Saint-Arroman. Je voudrais donc vous parler de l’inceste sous un aspect un peu particulier car, en tant qu’expert judiciaire, je suis très souvent amenée à faire des expertises psychologiques auprès des enquêtes sociales.

Au même titre que le parricide, l’inceste est le franchissement de l’interdit fondamental de l’homme. Lévi-Strauss disait que l’interdit fondamental est ce qui sépare l’homme de l’animal, l’humanité de l’animalité. Actuellement, ces deux interdits sont franchis avec beaucoup de sérénité et d’allégresse. Je suis pour ma part frappée par la jeunesse des auteurs, qu’ils soient des parricides ou violeurs, et des victimes. Il n’est pas rare de voir des victimes d’inceste qui ont moins d’un an, des bébés violés par leur père, parfois par la mère, notamment avec (on va faire de la pub) des appareils Babyliss qui, branchés, donnent des perforations et des brûlures au troisième degré ; c’est quelque chose qui n’est plus rare du tout. Donc, une espèce de rajeunissement considérable des auteurs et des victimes.

Dans le cadre de cette association, il m’a semblé important de parler de la famille incestueuse, en sachant que l’inceste n’est pas seulement la relation sexuelle qui se construit entre un père (ou substitut du père, c’est-à-dire tout homme qui peut jouer le rôle paternel au sens large du terme, qui a élevé l’enfant) et, dans 93 % des cas, sa fille ou sa belle-fille.

Michel Thizon. Je vous interromps car j’aimerais soulever un point ennuyeux : contrairement au Canada, la France fait la confusion et mélange tout, alors qu’il faudrait distinguer ces états ; il n’y a qu’un seul père, et c’est une différence à laquelle on tient.

La loi ne fait pas la distinction entre un mauvais père et un excellent beau-père ; en termes de loi, c’est la personne ayant l’autorité, et au niveau des expertises que je suis amenée à effectuer, il n’y a pas une grande différence quand le beau-père a une autorité, une fonction paternelle et éducative. Cela dit, cela pourra faire l’objet d’une recherche.

Les familles incestueuses sont des familles équilibrées ; la plupart des incestes ne se savent pas car la famille est cimentée par quelque chose qui s’appelle la « loi du silence ». Alors, que l’auteur, le père, se taise, on le conçoit fort bien, car s’il parle, il va être incarcéré et tout le système va basculer. Mais nous nous interrogeons pour savoir pourquoi la mère et la victime se taisent ?

La mère se tait pour un tas de raisons. La première est qu’elle est la femme de l’auteur et la mère de la victime, et c’est une position extrêmement délicate, difficile à stabiliser et à gérer. En outre, elles savent bien que leur équilibre social, économique, financier, et tout ce que vous pouvez imaginer, va se trouver immédiatement détruit si elles parlent. Mais elles se taisent aussi par peur et manque de courage. Il est tout à fait intéressant de voir qu’on ne trouve pas d’antécédents de viol ou d’inceste parmi ces mères de familles incestueuses (celles que l’on connaît, car il y en a beaucoup que l’on ne connaît pas). En revanche, on trouve très fréquemment des maltraitances physiques, mais sans agressions à connotations sexuelles. C’est un point important, et nous y reviendrons tout à l’heure dans le cadre du divorce, vous verrez pourquoi.

La victime se tait quand elle est petite, car il y a le système du secret. Sauf dans les familles complètement dégradées, où le père est alcoolique, violent, ce qui entraîne une dégradation complète de la personnalité du père et donc, par là-même, de la famille, il y a rarement plainte de l’enfant lorsque la victime est une petite fille, car elle croit que c’est un secret entre elle et son papa, et que ça se passe de cette façon dans toutes les familles. Les papas qui aiment les petites filles leur font promettre le secret et, en général, la situation perdure plusieurs années.

Le problème est tout autre, complètement différent, quand les victimes d’inceste sont adolescentes ; on se pose la question de savoir pourquoi elles ne dénoncent pas. Il y a une quantité extraordinaire d’incestes qui ne sont pas connus, car la famille se situe dans un équilibre, pervers mais un équilibre tout de même, et toute violation du secret de la famille, qui est le ciment familial, va faire éclater le système familial. Donc, on sait l’inceste lorsqu’il se passe un événement nouveau, c’est-à-dire quand l’affaire est dévoilée lors d’une enquête de gendarmerie ou de police, ou autre chose. On le sait lorsque la fille adolescente a un copain et que le père lui fait une scène de jalousie, ou lorsqu’elle veut se venger suite à une interdiction quelconque de son père, et c’est une plainte sous forme de vengeance. Ou bien encore, on le sait dans le cas du divorce, il s’agit d’une vengeance maternelle, qui désire obtenir la garde des enfants. Nous allons en parler. Quand la victime ne se tait pas… On n’a pas beaucoup de temps pour parler des fantasmes de l’adolescence, et notamment celui du viol par le père, qui est le premier homme dans la vie d’une femme ; ce serait un peu long, et ce n’est pas tout à fait le propos ici, mais cela existe tout de même.

Ce que je veux tout simplement dire, c’est que, très fréquemment, vous avez des adolescentes qui vont le dévoiler au moment où elles découvriront un autre type de sexualité, qui ne sera pas une sexualité sous la contrainte ou sous la séduction. Cette notion de séduction est fondamentale dans l’équilibre des familles incestueuses ; la plupart du temps, le père n’a pas violenté physiquement sa fille, il l’a séduite. C’est-à-dire que le passage à l’acte s’est fait sans agression physique, sans souffrance, et dans une atmosphère de plaisir et de bonheur. Pourquoi voulez-vous qu’une enfant qui est aimée par son papa, qui aime son papa, qui passe des soirées où elle a aussi du plaisir avec son corps, se plaigne lorsqu’il n’y a pas de violence physique d’un homme qui l’aime ?

Elle ne se plaindra que lorsqu’il y aura une souffrance, une douleur physique, ce qui est le cas lors des viols où les victimes sont petites, et elles ne se plaindront que lorsqu’elles auront acquis la maturité suffisante pour prendre conscience que le comportement de leur père n’est pas normal. Sinon, elles n’ont pas de motifs fondamentaux de se plaindre.

Et les petites filles de moins de six ans qui subissent des attouchements sexuels ne se plaindront pas puisque, d’une part elles n’ont pas ce concept d’interdits, et d’autre part elles n’auront pas mal, et donc pas peur. Enfin, pendant la période pré-pubienne, qui se situe entre cinq et sept ans selon les enfants, la mémoire, qui est une mémoire par scénarios et non pas une mémoire chronologique, va effacer ces souvenirs si le père a cessé de produire ces attouchements. Ce qui veut dire que deux ou trois ans après, elles auront oublié, ne s’en souviendront pas, et ne révéleront donc rien.

Autant on ne trouve pas d’antécédents chez la mère, autant on trouve chez le père, non pas des antécédents d’agressions sexuelles mais des relations pathologiques avec sa propre mère. Les pères incestueux sont en principe des pères normaux, que rien ne différencie du reste de la population. Le cliché du père méchant, alcoolique, violeur et agressif, n’est qu’un cliché, car l’inceste se retrouve dans toutes les couches de la population, sachant que l’argent protège les autres mais pas les victimes, et que la surface sociale est la meilleure protection des pères incestueux dans un certain nombre de couches sociales. Pour ma part, j’ai eu l’occasion de rencontrer toutes les couches sociales : médecins, avocats…

Ce qui est intéressant dans la personnalité de ces pères, c’est qu’elle ne permet pas de déceler un père incestueux. On trouve en revanche dans leur histoire une relation très proche avec leur mère : enfant pourri, gâté, très adulé, aimé ; ou au contraire l’enfant rejeté, mal aimé. Ils ont été la chose de la mère, comme si elle avait éliminé dans la relation avec son fils toute dualité, le futur père incestueux perdant sa fonction de sujet et devenant l’objet maternel. Donc, quelque part, ils vont reproduire sur l’enfant cette absence de regard de sujet à sujet, et ils nous diront : mes filles m’appartiennent, comme lui a appartenu à sa mère.

Bon, voilà un peu, très schématiquement, l’équilibre de la famille incestueuse, qui est un équilibre. Et le jour où cet équilibre va être rompu, cela provoquera un désastre social, familial et économique.

La mère a un rôle tout particulier dans la construction de l’inceste, en ce sens que, dans la grande majorité des cas, elle sait, mais elle se tait. Il y a donc désormais un certain nombre de magistrats qui n’hésitent pas à inculper les mères, à les mettre en examen pour non-assistance à personne en danger, pas pour complicité puisqu’il n’y a pas de participation active, mais pour non-assistance à personne en danger. Les mères ont un rôle dans la construction de l’inceste car, quelque part, je dis d’une manière un peu vulgaire qu’elles ont ouvert la porte ; c’est-à-dire qu’un beau jour, elles ont perdu la fonction maternelle, protectrice, sécurisante et affective, et elles ont laissé la fille prendre la place de la mère dans le lit du père, et prendre position en tant que femme ou maîtresse. Beaucoup de pères incestueux disent : « J’aime ma fille, je l’aime comme un homme aime une femme, une maîtresse. » Et certains pères se donnent l’illusion d’entretenir, en quelque sorte, une relation à leur domicile.

La mère a donc ouvert la porte en abandonnant sa fonction de mère. Il s’agit parfois d’un abandon involontaire : elle est morte, elle est malade, ou elle a eu une promotion sociale ; c’est-à-dire qu’elle s’est investie ailleurs que dans la cellule familiale, laissant une brèche s’entrouvrir. Parfois, elle a pris un amant, ce qui l’a bien plus occupée que l’éducation de sa fille de treize ans qui, il faut bien le dire, commence à être un peu pénible. Donc, à un moment, la mère a laissé s’installer l’infraction et, par son silence, elle l’a cautionnée, laissant les choses aller plus loin. Et j’ai été frappée par le nombre extraordinaire de mères qui, lors de la révélation, ne prenaient pas fait et cause pour leur fille, la victime, blessée, agressée, mais prenaient fait et cause pour le mari qui agressait la victime.

Excusez-moi du terme que l’on retrouve toujours : « Tu es une salope. » On retrouve ce mot dans tous les procès-verbaux de la gendarmerie et de la police ; c’est le mot rituel qui revient dans ce genre de situation où la victime est doublement victime, victime de son père, et victime du rejet affectif de la mère qui s’est déjà installé depuis plusieurs semaines, voire plusieurs années.

Dans ce cas-là, les mères ne demandent pas le divorce, elles ne témoignent pas et ne sont pas partie civile, elles prennent fait et cause pour le père, et enfoncent la fille. Et lorsque c’est une gamine de quatorze ou quinze ans qui a pu avoir des relations sexuelles, le légiste, ou le gynécologue, va simplement constater qu’elle n’est plus vierge, mais il n’est pas en mesure d’affirmer qui est l’auteur du fait. Eh bien ! en général, les pères enfoncent les gamines, et la totalité de la procédure va se construire sur les dires de la victime, c’est-à-dire sur l’expertise de la crédibilité de la victime.

Mais quelle crédibilité ? Et quels propos ? Qu’est-ce que cela veut dire, établir la crédibilité de la victime, de la réalité ? De quelle réalité s’agit-il et de qui ? La crédibilité du mélange chez les enfants de la réalité et du jeu, du fantasme et de la réalité ? Les Américains sont empêtrés dans des histoires de révélations de filles, qui ont lieu dix ou quinze ans après ; sous le coup de la psychanalyse ou de la sophrologie, allongées sur le canapé, elles disent : « Oui, j’ai mal car mon père me violait quand j’avais quatorze ans. » C’est imparable. Il y a des États qui n’acceptent plus ce genre de signalement, car on n’a pas d’éléments probants, mais c’est absolument dramatique pour certains pères.

Une autre difficulté qui me semble importante, et qui l’a peut-être été pour certains d’entre vous, une autre réalité qui me fait me poser des questions, ce sont les allégations, pas toujours d’inceste mais d’abus sexuels, ou d’attouchements, d’agressions sexuelles, qui sont faites au détour d’un divorce, le jour où la mère dit : « Je n’ai jamais osé en parler mais, vous savez, il ne faut pas qu’il ait la garde des enfants car il la tripotait pendant son bain quand elle était petite. » C’est imparable. C’est l’anéantissement total des pères. Vous ne pouvez pas vous en sortir légalement, vous n’avez aucune parade.

Alors, comment ça peut se construire, ce genre de choses ?

De temps en temps, je suis très affligée de voir des confrères, honorables médecins, faire des constats en disant : « Ah oui, la petite est rouge ! » J’ai eu la chance de faire un stage à Montréal avec un criminologue spécialiste en matière d’allégations d’abus sexuels, Hubert Van Gijseghem, qui a décrit le scénario typique. L’enfant dont les parents divorcent est un enfant qui souffre, parce qu’il y a son père d’un côté, sa mère de l’autre ; ils ne sont pas ensemble au même endroit, et il est malheureux. Et un enfant qui souffre, il suce son pouce, il tortille ses cheveux, il se balance… et il se masturbe. Jusqu’à six ans, la masturbation est une activité très intense chez les enfants, filles et garçons confondus. Une petite fille de quatre ans dont les parents sont divorcés se masturbe beaucoup plus qu’une petite fille dont les parents ne sont pas divorcés. Le sexe d’une petite fille de parents divorçant est toujours plus rouge que celui d’une petite fille dont les parents ne sont pas divorcés.

La petite fille rentre de chez son papa, après son droit de visite ; la maman lave la petite fille et lui dit : « Tu es rouge, comment ça se fait ? C’est papa qui t’a touché là ? Il t’a lavée ? » « Oui, papa il m’a lavée. » « C’est papa qui t’a fait rouge ? » « Bah oui… »

La jeune femme appelle sa mère et lui dit : « La petite est rentrée de chez X… et elle est drôlement rouge. » On amène ensuite la petite fille chez la grand-mère, qui regarde le sexe de la petite fille et constate qu’il est bien rouge. On en parle à la marraine, puis on appelle le médecin, qui en est à ses premières gardes, qui n’a pas du tout l’habitude de ce genre de choses, qui a fait quarante consultations dans la journée, et qui fait ça le dimanche et la nuit pour gagner trois sous pour survivre. Il regarde, et il fait le constat comme quoi, effectivement, la fille a un sexe rouge. Et la procédure est lancée…

À partir de là, l’enfant se dit que, quelque part, ce sexe qu’elle tripote, ce qui n’est d’ailleurs pas désagréable, ce sexe est fort intéressant, puisque tout le monde le regarde et tout le monde en parle ; il devient finalement un centre d’intérêt. Elle va donc récupérer toutes les questions qu’on appelle « contaminatoires », toutes les questions qu’on lui a déjà posées par rapport à son sexe rouge, et elle va s’en servir.

Alors moi, je vois des procès-verbaux de gendarmes et de policiers, mais je jette un œil plus professionnel sur ceux des gendarmes puisque je suis censée les former à ce genre de procédures. Je vérifie donc si mes élèves ont bien écouté. D’abord, ils affirment que l’enfant doit être interrogé par une femme, ce qui est une bêtise car le sexe de l’enquêteur ne joue en rien sur la réalité des faits. Puis c’est du style : « Ma chérie, qu’est-ce qu’il t’a fait, ton papa ? » Et l’enfant ne veut pas déplaire à l’adulte qui pose des questions si gentiment ; elle peut donc uniquement répondre que son papa lui a fait quelque chose. Ensuite : « Je t’ai fait un dessin, montre-moi où ton papa t’a touchée. » Que le premier qui n’a jamais été touché par son papa s’en aille ! Nos papas nous ont tous touchés à un moment ou à un autre, d’une manière ou d’une autre. La petite fille qui sort de sa douche et qui a des petites fesses toutes bombées, toutes bronzées et toutes paumées : le papa peut lui faire un bisou sur la fesse droite sans pour autant être un père incestueux. « Est-ce que tu as déjà vu ton papa tout nu ? » La notion de nudité pour un enfant n’est pas toujours précise : un papa tout nu, c’est un papa avec ou sans son slip ? Sur la plage ? C’est très ambigu. Et puis elle voit des trucs à la télé ; c’est marrant ce qui se passe à la télé, elle peut en parler. C’est comme ça que chaque question, de la mère, de la grand-mère, du médecin de bonne foi, du psychologue…, est une question contaminatoire et accusatrice. À la question « Raconte-moi ce que t’a fait ton papa », l’enfant va ressortir tout ça. Et la mère va alimenter ce discours, et le père n’a plus de chance de s’en sortir.

Bon, je crois que j’ai bien mangé sur mon temps. Je tiens simplement à dire que c’est un problème actuel grave. C’est une arme redoutable que ces accusations d’abus sexuels chez les enfants, qui est presque systématiquement utilisée en fin de procédure, quand le divorce semble aller vers un problème de garde un peu ambigu.

Je voudrais simplement rappeler à mes amies avocates qu’un enfant qui n’a pas été violé mais qui a subi des attouchements sexuels avant l’âge de six ans ne peut pas s’en souvenir, et que les souvenirs qu’il évoque ne sont pas les siens mais ceux de la mère, ou de la grand-mère, inscrits dans sa mémoire. Cela ne signifie pas que les faits n’ont pas existé, cela signifie seulement que les dires de l’enfant ne peuvent pas être expertisés ; on est bien d’accord que ce n’est pas la même chose. Les faits ont pu avoir lieu, mais les dires de l’enfant ne peuvent pas être sujets à une expertise de crédibilité, car l’enfant a oublié que ses souvenirs ne sont plus ces souvenirs.

Je voudrais aussi vous dire qu’en matière d’allégation d’abus sexuel chez les jeunes adolescentes, il y en a un certain nombre qui sont classées sans suite par le procureur lors de l’enquête préliminaire, il y en a un certain nombre qui sont ensuite classées au niveau du parquet, et la plupart des experts en classent 30 % au niveau de l’expertise de crédibilité ; ce qui me semble être un chiffre redoutable.

Sur cent allégations d’abus sexuels, il y en a cinquante pour lesquels on n’a pas de doute, vingt-cinq dont on est sûr que c’est faux, et vingt-cinq dont on est sûr qu’elles sont vraies mais que l’enfant ne révèlera jamais. Cette répartition est géniale sur le papier, mais on ne sait jamais à quel endroit il faut se placer dans la réalité.

Pour ma part, je n’ai pas écrit de livres car je n’ai pas assez de talent, mais j’écris des articles, et surtout des expertises. J’ai publié énormément d’articles sur les problèmes d’allégations d’abus sexuels et d’incestes dans des magazines spécialisés, car, incontestablement, c’est actuellement au minimum 60 % de mon activité d’expert criminologue. Voilà, j’ai essayé de faire très court, et je vous remercie. J’attends vos questions.

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