Un nouveau Cestas en banlieue parisienne ?
Originaire de Casablanca, Lucien Cuello est un ouvrier mouleur de trente-six ans, père de deux jeunes enfants (une fille de six ans et un garçon de sept ans). Il habite à Verrières-le-Buisson, une petite ville de banlieue au sud de Paris.
Il est en instance de divorce. Comme d’habitude, la garde des enfants a été confiée la semaine dernière à la mère, Denise, et Lucien a vu sa paternité réduite à l’exercice d’un « droit de visite » hebdomadaire.
C’est dans ce cadre qu’il s’est rendu ce midi avec sa 2 CV de Verrières-le-Buisson à Antony, où la mère réside avec ses parents. À son arrivée, Denise et les deux enfants sont sortis du domicile. Après avoir tiré un coup de feu en l’air avec un fusil de chasse qu’il avait apporté, Lucien a fait monter les enfants dans sa voiture avant de dire à la mère : « Tu ne reverras jamais les enfants vivants. » Puis il est rapidement retourné à Verrières. Fermant les volets et poussant des meubles contre les portes, il s’est alors barricadé dans son domicile, un appartement situé au rez-de-chaussée d’une ancienne maison, dans l’étroite rue de la Poste.
Pendant ce temps, la mère avait bien sûr alerté la police. Dans l’après-midi, Jean Simonin, maire de Verrières-le-Buisson, le chef de cabinet du préfet du département de l’Essonne et des officiers de police ont tenu une longue réunion à la mairie pour décider des mesures à prendre. Le récent drame de Cestas est évidemment dans toutes les mémoires. Selon les témoignages de son ex-femme et de voisins, Lucien a d’ailleurs tapissé une pièce de son logement de coupures de presse relatant l’affaire. Son ex-femme a déclaré qu’il avait tout lu sur le drame et qu’André Fourquet était pour lui un héros. Il a donc été décidé de dédramatiser cette nouvelle affaire autant que possible et de tout faire pour éviter de provoquer inutilement Lucien, afin de ne pas mettre en danger la vie des deux enfants. La maison et ses alentours ont été placés sous la surveillance de policiers en civil.
En début de soirée, Jean Simonin est allé voir Lucien pour lui demander de libérer les enfants. Confirmant son intention de ne pas rendre les enfants si le jugement de divorce était maintenu, Lucien lui a répondu : « C’est un problème familial qui ne regarde que moi. Fichez-moi la paix. Ici, on n’est pas à Cestas. Les enfants sont bien, ils dorment et sont tranquilles. Bonsoir. » Le maire a déclaré qu’il reviendrait demain matin.
Un peu plus tard, Lucien a entrouvert un volet et jeté par la fenêtre un certificat d’ancien combattant d’Afrique du Nord, faisant ainsi connaître son identité, qui n’avait pas été révélée jusque-là.
Revue de presse – France
Le Journal du Dimanche (nº 1164) annonce un « Nouveau Cestas à Verrières-le-Buisson » à la une, au bas de la sous-tribune de gauche.