Communiqué de presse de l’Union nationale des associations familiales
À l’initiative du ministre des Solidarités, l’Inspection générale des affaires sociales vient de lui remettre un rapport sur les crèches. Il est alarmant. L’Union nationale des associations familiales – membre du comité de filière métiers de la petite enfance, co-rapporteure de l’avis du Conseil économique, social et environnemental sur le service public d’accueil du jeune enfant, auditionnée par l’Inspection générale des affaires sociales pour cette mission – se retrouve dans les constats et les propositions nécessaires pour améliorer le bien-être des enfants, et donc celui des familles.
Des maltraitances institutionnelles insupportables
L’Union nationale des associations familiales n’a cessé d’alerter sur les risques de dysfonctionnement des crèches au détriment des tout-petits et de la confiance des parents pour ces établissements : pénurie et turn over de professionnels, mode de financement qui contraint les gestionnaires à optimiser le taux d’occupation de leur crèche, manque d’espaces extérieurs… La création du futur service public de la petite enfance (SPPE) doit répondre à ces enjeux.
L’Union nationale des associations familiales salue qu’un rapport officiel cible enfin le problème du développement non maitrisé des entreprises lucratives qui, en plus, appliquent parfois des tarifs prohibitifs. En février 2022, en réaction à l’affaire Orpea, l’Union nationale des associations familiales appelait déjà à « requestionner la compatibilité du modèle économique lucratif avec l’accompagnement des personnes vulnérables et plus largement avec les services bénéficiant de financements publics. Le champ de la dépendance, au même titre que d’autres champs comme celui de la petite enfance, ne doit pas reposer que sur des questions de rendement au bénéfice des actionnaires [1]. »
Un système global d’accueil de la petite enfance à réformer
Souvent présentées comme un mode d’accueil idéal, le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales en révèle pourtant des failles. Au côté des crèches qui n’accueillent que 18 % des enfants, il existe d’autres modes d’accueil qui nécessitent d’être soutenus et développés.
- Dans le rapport des 1 000 premiers jours, la place des parents a été réhabilitée conduisant les experts à souligner l’intérêt d’un accueil par les parents qui le souhaitent, pendant la première année. Cependant, le niveau d’indemnisation actuel du congé parental est dissuasif.
- D’autre part, les assistantes maternelles, qui constituent encore le premier mode d’accueil formel, proposent un accueil personnalisé qui peut prendre en compte le rythme des enfants. Cependant, leur métier est trop peu attractif, elles ne sont pas assez accompagnées, et leur coût est souvent trop élevé pour les parents.
Les propositions de l’Union nationale des associations familiales
Dans ses différents rapports et auditions, l’Union nationale des associations familiales a émis plusieurs propositions qui entrent pleinement en écho avec celles de l’Inspection générale des affaires sociales, notamment :
- Augmenter les taux d’encadrement pour se rapprocher des recommandations internationales (proposition 4).
- Améliorer l’indemnisation du congé parental notamment pendant la première année de l’enfant pour permettre aux parents de s’occuper de leur enfant (proposition 9).
- Développer la formation initiale et former 30 % de professionnels en plus pour faire face à la pénurie (proposition 20).
- Renforcer les moyens de la branche famille pour contrôler les modèles économiques du secteur privé lucratif et apporter de la transparence sur les coûts pour les familles et les finances publiques (proposition 26).
- Revoir les modalités d’attribution des financements [des] caisses d’allocations familiales afin que les gestionnaires puissent se consacrer au bien-être des enfants, plutôt qu’à leur taux de remplissage (proposition 27).
- Rendre plus lisible le parcours de signalement des dysfonctionnements par les professionnels et les parents (propositions 2-3).
Les témoignages des professionnels figurant dans le rapport sont le signe de leur souffrance et de leur engagement. C’est pourquoi, sans jeter l’opprobre sur l’ensemble de la profession, ni sur les parents, ce rapport doit servir d’électrochoc pour construire une offre d’accueil fondée sur la recherche du bien-être des enfants, sans augmentation du coût pour les familles. Ce doit être la priorité de l’ensemble des décideurs publics : branche famille, État, collectivités territoriales.
Note
L’Union nationale des associations familiales, institution engagée avec et pour les familles depuis 1945 est l’expert des réalités de vie des familles. Porte-parole officiel des familles auprès des pouvoirs publics, elle représente et soutient les 18,4 millions de familles vivant sur le territoire français et défend leurs intérêts. Pluraliste, elle regroupe soixante-douze mouvements familiaux et plus de six mille associations familiales d’une grande diversité. Elle anime le réseau des unions départementales des associations familiales et unions régionales des associations familiales qui mènent des missions de représentation et de services aux familles dans chaque département et dans chaque région.
Communiqué archivé au format PDF (220 Ko, 1 p.).