Mesdames et Messieurs les député-e-s, voici une déclaration solennelle de 18 associations de défense de l’égalité parentale et d’hébergement, qui ont décidé de s’impliquer dans les échéances électorales.
Après que des pères, il y a un an, aient fait savoir de façon spectaculaire les carences de la justice familiale française ;
Après qu’ils aient été suivis par d’autres pères et mères pour les mêmes raisons (sans que pour l’instant les magistrats rouvrent leur dossier !) ;
Après que le Sénat ait voté une amélioration de la prise en compte de la résidence alternée en première lecture du projet de loi égalité femmes/hommes ;
Le gouvernement s’apprête à faire annuler cette disposition (dite amendement 108 ou article 17b) lors du vote de ce projet de loi à l’Assemblée nationale à partir du 21 janvier prochain. De même, le ministère de la Famille annonce qu’il n’y aura pas d’amélioration du dispositif de résidence alternée dans l’éventuel projet de loi sur la famille.
Une loi censée favoriser la résidence alternée existe bien depuis mars 2002 en France, mais elle n’est pas appliquée par les magistrats dès que les mères mettent leur véto. Et aucune publicité n’en n’a été faite.
Aussi nous voulons une amélioration du dispositif de la résidence alternée, notamment qu’elle soit mise en œuvre, sauf raison grave dûment prouvée, dès qu’un parent la demande, et la garantie de son application. Un droit sans garantie n’est plus un droit, on le constate aujourd’hui.
De même que l’égalité professionnelle homme/femme est un droit, que le fait de disposer librement de son corps en est un aussi, l’enfant doit avoir le droit à ses deux parents lorsqu’ils se séparent. Le temps d’éducation doit être équitable entre les parents. Les magistrats français trop souvent ne respectent pas l’esprit de la Convention internationale des droits de l’enfant sur ce sujet.
Prioriser la résidence alternée, c’est aussi un moyen de faire avancer l’égalité parentale tout en améliorant les outils que sont la conciliation et la médiation familiale, et participer ainsi à une certaine déjudiciarisation que même le gouvernement appelle de ses vœux. À défaut, conciliation et médiation seront encore pour des pères et des mères des marchés de dupes auxquels nous n’apporterons pas notre concours. L’égalité des droits en matière de parentalité sera aussi le fondement des devoirs des deux parents. Car ce ne sont pas les devoirs qui fondent les droits comme certains le laissent entendre, mais bien le contraire.
Mesdames et Messieurs les député-e-s, après que ces derniers jours des femmes, travailleuses ou non, des mères, notamment de familles monoparentales et recomposées, certaines d’entre vous, des féministes, se soient exprimées au travers d’un appel en faveur de la résidence alternée ;
Après que des député-e-s EELV, UMP et apparentés aient fait des propositions de loi positives en la matière, allez-vous accepter le conservatisme familial du gouvernement qui consiste à reproduire éternellement les stéréotypes inégalitaires des rôles parentaux : la mère s’occupe des enfants, le père subvient financièrement à leurs besoins (s’il a un emploi !) ? Allez-vous continuer de cautionner la multiplication des familles monoparentales ? Car une meilleure prise en compte de la résidence alternée peut aussi réduire ces inégalités sociales.
Nous vous demandons de nous faire part de votre décision sur le sujet en répondant à la question suivante :
Je suis députée et je signe l’appel des femmes en faveur de la résidence alternée et voterai pour la résidence alternée | Oui | Non |
Je suis député et soutiens l’appel des femmes en faveur de la résidence alternée et voterai pour la résidence alternée | Oui | Non |
Nom : |
Nous tirerons les conséquences d’une absence de réponse nette à la question ci-dessus, ainsi que de toute position négative lors des débats de la semaine qui vient. Nous avons convenu collectivement de faire en sorte que cela ait un effet sur les bulletins de vote de nos adhérents (et sympathisants qui fréquentent en très grand nombre nos sites web) et de leurs familles. Les principales villes de votre circonscription seront particulièrement ciblées, de même que celles où le résultat des premier et deuxième tours seront réputés dépendre d’un faible écart de voix. Les candidats concernés seront avertis.
Dans toute la France, à Paris, Marseille, Lyon, Toulouse, Auxerre, Bordeaux, Nantes, Amiens, Reims, Poitiers, Béziers, Montpellier, Nancy, Strasbourg…, des enfants, des familles ont hâte de voir s’apaiser les relations familiales. Des parents, des grands-parents ont hâte de pouvoir retisser un lien avec leurs enfants ou leurs petits-enfants.
Le 26 janvier, nous ne mêlerons pas nos voix à celles qui s’exprimeront au travers du « Jour de colère », aux côtés de gens qui souhaitent déstabiliser le pouvoir. Notre propos, lui, est spécifique, mais notre colère n’en est pas moins grande et elle enfle chaque jour.
Nos associations et nos adhérents, leurs familles, sont de toutes tendances politiques, mais aux élections municipales et européennes nos voix et nos mots d’ordre iront à ceux et celles qui reconnaissent le droit de l’enfant à ses deux parents !
SOS PAPA National
Collectif de la Grue Jaune Pour l’Égalité Parentale et la Résidence Alternée
Fédération Nationale de Défense des Droits des Pères et des Familles
Copco (Collectif pour la Coparentalité)
Défense des Enfants Séparés d’un Parent
Nos Enfants ont 2 Parents
Un Enfant Deux Parents
Au Nom des Pères (Corse)
Communiqué archivé au format PDF (500 Ko, 3 p.).