Revue de presse du 16 novembre 2021

Revue de presse

  • « Accord unitaire en faveur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes et de la mixité », Temps réel, nº 82, 16 novembre 2021.













Santé mentale des enfants : le droit au bien-êtreLa Défenseure des droits et son adjoint le Défenseur des enfants ont rendu public leur rapport annuel consacré aux droits de l’enfant, dont le thème de cette année est la santé mentale. Ils rappellent en préambule que la Convention internationale des droits de l’enfant, contraignante pour les États, reconnaît « aux enfants des droits à la protection, des droits d’accès à la santé, à l’éducation, aux loisirs, et des droits à la liberté d’expression, à la participation ». Or, le défaut de prise en charge des troubles de santé mentale et les manquements aux droits qui en découlent constituent une entrave au bon développement de l’enfant et à son intérêt supérieur.

Le rapport souligne les effets dévastateurs de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19. La crise a massivement confronté la population à la mort. La protection des personnes les plus âgées a désigné les enfants comme des vecteurs de contagion auprès de leurs grands-parents. La vie quotidienne a été bouleversée : arrêt des activités de loisirs ou physiques, atmosphère incertaine, confinements, fermeture des écoles, restrictions dans les déplacements, etc., ont créé des traumatismes. Divers effets majeurs sur la santé mentale des enfants ont été décelés : angoisse, perte de confiance dans l’adulte référent, stress, troubles alimentaires, etc., les plus vulnérables ayant été les plus plus touchés. Il faut aussi noter que :

  • les confinements ont accru les risques d’addictions chez les jeunes (écrans, substances psychoactives) ;
  • les mesures de « distanciation sociale » ont augmenté les troubles psychiques et créé un phénomène de désocialisation ;
  • les phobies scolaires et sociales ont augmenté ;
  • le port du masque a eu un impact sur la capacité d’apprentissage des enfants en dissimulant la bouche des adultes ;
  • les troubles dépressifs ont augmenté jusqu’à doubler durant le premier confinement chez les quinze à vingt-quatre ans.

Les confinements ont toutefois pu avoir des effets ambivalents sur les enfants : accroissement du temps de loisirs, desserrement de la contrainte scolaire, rapprochement avec leurs parents…

Mais, selon le rapport, la pandémie de Covid-19 a davantage servi de révélateur à de nombreux problèmes que créé le mal-être chez les enfants. Le rapport souligne ainsi que l’offre de soins en pédopsychiatrie doit être renforcée quantitativement sur tout le territoire afin d’assurer l’égalité dans l’accès aux soins et que ces besoins étaient préexistants à la crise sanitaire. Le nombre de patients en pédopsychiatrie a en effet augmenté de 60 % en vingt ans quand la démographie des professionnels de santé décline dans cette discipline peu attractive (- 7 % entre 2012 et 2015 pour un âge moyen de soixante-deux ans). L’absence de professionnels conduit ainsi parfois à des situations de surmédicalisation (surconsommation d’anxiolytiques chez certains enfants). La Défenseure des droits est aussi régulièrement saisie de situations d’enfants maintenus en secteur hospitalier, parfois en services pour adultes, faute de places dans des établissements plus adaptés (instituts médico-éducatifs). Le rapport souligne que « l’hôpital ne doit pas pallier les défaillances des institutions » (p. 42) et recommande, entre autres, la création de capacités d’hospitalisation en pédopsychiatrie à temps complet.

La Défenseure des droits appelle à prendre la pleine mesure de l’enjeu décisif que représente la bonne santé mentale des enfants et à agir urgemment pour sortir des approches fragmentaires et strictement sanitaires. Elle souhaite que la santé mentale soit appréhendée dans sa globalité, conformément à l’approche retenue par l’Organisation mondiale de la santé, en lien avec la santé physique et avec l’environnement dans lequel évolue l’enfant, comme les conditions de vie, l’environnement familial et scolaire, les relations affectives, les réseaux sociaux, etc.

Les nombreuses saisines traitées par l’institution soulignent le manque de professionnels du soin et de structures adaptées, mais aussi la difficulté pour les professionnels d’avoir une approche globale de la situation d’un enfant. L’insuffisante prise en compte du bien-être de l’enfant, notamment dans le cadre de la scolarité avec, par exemple les situations de harcèlement, empêche les enfants d’accéder pleinement à leur droit à l’éducation. Il faut donc répondre aux insuffisances dont souffre le secteur de la santé mentale, notamment dans ses aspects spécifiques touchant aux soins en pédopsychiatrie, en investissant massivement pour développer les lieux d’écoute, les offres d’accompagnement et de prise en charge ainsi que les propositions de suivi.

Consacré par la Convention internationale des droits de l’enfant, l’intérêt supérieur de l’enfant impose une prise en charge précoce et rapide de son bien-être. C’est pourquoi la Défenseure des droits et le Défenseur des enfants demandent au gouvernement de considérer la santé mentale des enfants comme une priorité des politiques publiques et formulent vingt-neuf recommandations à destination des pouvoirs publics, dans lesquelles ils mettent notamment en avant l’accompagnement à la parentalité, la formation aux droits contre le harcèlement scolaire, les moyens accordés au réseau de la protection maternelle et infantile sur le territoire et l’urgence à agir pour développer des dispositifs d’accueil des jeunes enfants.


  • Rovelli (Willy), et alii, « Être père en 2021 ! », France Bleu (On n’est pas à l’abri d’faire une bonne émission), 16 novembre 2021.

Francesco Arcuri vs Juana Rivas






















Matthias Schmid

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