Question sur les conséquences de l’obligation du port du masque pour un élève malentendant

Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 5 S (Q), 4 février 2021

Maurey (Hervé), question écrite nº 17751 au ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports sur les conséquences de l’obligation du port du masque pour un élève malentendant [Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 36 S (Q), 10 septembre 2020, p. 4015].

Hervé Maurey (© Sénat – Sonia Kerlidou)

Hervé Maurey (© Sénat – Sonia Kerlidou)

M. Hervé Maurey attire l’attention de M. le ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports sur les difficultés pour les élèves malentendants liées à l’obligation du port du masque.

L’obligation du port du masque par les enseignants peut être problématique pour les élèves malentendants. En effet, ceux-ci compensent leur handicap auditif par la lecture labiale pour comprendre leur interlocuteur. Le port du masque empêche de voir les lèvres et atténue et déforme le son de la voix déjà mal perçu par la personne malentendante.

Le port du masque peut également rendre inopérant les dispositifs de micro haute-fréquence portés par certains professeurs ayant dans leur classe un enfant malentendant.

Les masques avec fenêtre transparente ne semblent pas constituer une réponse totalement satisfaisante puisque la partie transparente est susceptible d’être couverte par de la buée et que le son reste atténué par ce type de masque. Il semblerait également que, dans certains cas, il a été demandé aux parents de l’élève de les fournir à l’enseignant, alors que les délais pour s’en procurer sont longs (plusieurs semaines) et qu’ils sont coûteux.

Certains parents d’élèves et associations demandent à ce que dans les classes comportant des élèves malentendants, l’enseignant utilise une visière qui est plus adaptée à leur handicap. Par ailleurs, quelle que soit la solution retenue, il appartient à l’Éducation nationale d’en équiper son personnel.

Aussi, il souhaiterait connaître les mesures qu’il compte prendre pour faire face à cette situation.


Maurey (Hervé), question écrite nº 20068 au ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports sur les conséquences de l’obligation du port du masque pour un élève malentendant [Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 2 S (Q), 14 janvier 2021, p. 139].

M. Hervé Maurey rappelle à M. le ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports les termes de sa question nº 17751 posée le 10/09/2020 sous le titre : « Conséquences de l’obligation du port du masque pour un élève malentendant », qui n’a pas obtenu de réponse à ce jour.


Réponse du ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports publiée dans le Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 5 S (Q), 4 février 2021, p. 766.

Jean-Michel Blanquer (© Jérémy Barande)

Jean-Michel Blanquer (© Jérémy Barande)

Les élèves sourds, comme les autres élèves, ont un droit fondamental à l’éducation. Ce droit impose au système éducatif de s’adapter aux besoins particuliers de ces jeunes afin de leur offrir les meilleures chances de réussite scolaire. Quel que soit leur choix de mode de communication, langue française orale avec ou sans appui de la langue française parlée complétée (LFPC) ou en langue des signes françaises (LSF), les élèves sourds ou malentendants doivent avoir la possibilité de voir le visage de leur interlocuteur afin d’accéder à la compréhension. Effectivement le port du masque occulte une grande partie du visage, la bouche et l’expression de nombreux signes visuels faciaux qui contribuent à la communication. Les élèves sourds ou malentendants sont particulièrement pénalisés. Dans ce cadre, tout enseignant ou adulte de la communauté éducative qui s’adresse à un ou plusieurs élèves sourds ou malentendants doit disposer dans le cadre de la prévention de la transmission du Covid-19 d’un moyen de protection qui n’occulte pas son visage et particulièrement ses expressions faciales. De la même façon, l’ensemble des élèves scolarisés dans les UEE ou ULIS spécialisées ainsi que leurs enseignants et AESH doivent en bénéficier. Deux types de masques « durables » à fenêtre translucide ont été homologués. En revanche, l’usage d’une visière ne remplace pas celui du masque grand public. Pour les jeunes élèves, le port de la visière est vivement déconseillé. Pour équiper la population ciblée, le ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports, a passé une commande masques à fenêtre produits par l’association des paralysés de france (APF entreprises, les caractéristiques figurent dans la fiche jointe du fabricant). Ils répondent aux exigences techniques en vigueur et ont été testés par la direction générale de l’armement. La répartition académique des masques est basée sur une estimation du nombre de bénéficiaires, si la situation sanitaire l’exige, de nouvelles commandes seront envisagées. Une réserve nationale a été prévue pour des ajustements éventuels.


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