Avortements en hausse : une autre politique est possible

Communiqué de presse des Associations familiales catholiques

Associations familiales catholiques

Les chiffres des avortements réalisés en 2019 viennent d’être publiés par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques.

Ils annoncent 232 200 avortements en 2019 contre 224 023 en 2018. Le taux de recours est à son niveau le plus élevé depuis 1990.

« Aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement. Il suffit d’écouter les femmes. C’est toujours un drame et cela restera toujours un drame. C’est pourquoi, si le projet qui vous est présenté tient compte de la situation de fait existante, s’il admet la possibilité d’une interruption de grossesse, c’est pour la contrôler et, autant que possible, en dissuader la femme », déclarait Simone Veil le 26 novembre 1974 devant l’Assemblée nationale.

La loi et son évolution n’ont pas dissuadé les femmes d’avorter mais, au contraire, elles les y ont plutôt encouragées.

D’une interruption volontaire de grossesse pratiquée en cas de situation de détresse de la femme, avec autorisation parentale obligatoire pour les mineures et délai de réflexion de sept jours minimum (loi Veil du 17 janvier 1975), nous sommes arrivés, en janvier 2014, à un délai légal de l’avortement porté de dix à douze semaines de grossesse avec une consultation psychosociale seulement pour les mineures, un consentement parental supprimé pour les mineures et des interruptions volontaires de grossesse médicamenteuses pouvant être pratiquées en cabinet « de ville », le tout sans condition de détresse (cf. fiche « Évolution de la législation sur l’IVG, de 1975 à 2020 »).

En 2020, l’interruption médicale de grossesse sur critère de détresse psychosociale incluse dans le projet de loi de bioéthique et la proposition de loi Gaillot (allongement des délais légaux d’accès à l’interruption volontaire de grossesse de douze à quatorze semaines et suppression de la double clause de conscience), si elles étaient votées, banaliseraient cet acte.

L’Allemagne, notre voisine, tout en ayant 16 millions d’habitants de plus que nous, obtient des résultats bien différents des nôtres puisqu’il s’y passe 100 000 interruptions volontaires de grossesse annuelles seulement (La Croix, 8 janvier 2020).

Aux USA, depuis 2000, les avortements diminuent, accusant une baisse jusqu’à 7 % entre 2014 et 2017 (source : Institut Guttmacher, in Le Figaro, 18 septembre 2019).

Les avortements diminuent aussi en Espagne, au Portugal, en Estonie, en Slovaquie.

Pourquoi la France continue-t-elle à produire autant d’avortements ?

La France a longtemps été persuadée que la diffusion massive de la contraception contribuerait à diminuer le nombre des interruptions volontaires de grossesse. Or la France à un taux de couverture contraceptive parmi les plus élevés au monde. C’est le paradoxe de la contraception.

Le Gouvernement et les parlementaires devraient regarder le nombre élevé d’interruptions volontaires de grossesse comme un problème de santé publique et développer des politiques préventives et d’accompagnement des grossesses imprévues et non comme une solution pour la libération de la femme.

Les Associations familiales catholiques appellent à un changement de politique incluant :

  • un développement de l’éducation affective et sexuelle des jeunes
  • la lutte contre les facteurs de risque (pauvreté, déscolarisation) de recourir à l’interruption volontaire de grossesse en cas de grossesse imprévue
  • des aides matérielles et financières pour aider les femmes et les familles
  • la valorisation de l’accouchement sous le secret

Cessons de banaliser l’avortement, prenons soin des futures mères en difficulté.

Voir aussi nos fiches « Prévention et alternatives à l’IVG » et « Grossesses imprévues : où trouver de l’aide ? ».


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