Revue de presse du 8 septembre 2020

Revue de presse













Les 1 000 premiers joursLancée par le Président de la République en septembre 2019 et présidée par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, une commission de dix-huit experts spécialistes de la petite enfance a travaillé sur les mille premiers jours de l’enfant (du quatrième mois de grossesse aux deux ans de l’enfant), une période essentielle et sensible pour le bon développement affectif et cognitif, la construction et la sécurisation de l’enfant ; elle conditionne également le bien-être, l’équilibre psychique et la santé de l’individu tout au long de sa vie.

Le rapport remis aujourd’hui au secrétaire d’État en charge de l’Enfance et des Familles privilégie une approche centrée sur les besoins des enfants, leurs compétences et les conditions de leur construction affective, cognitive, psychique et sociale. Il met également l’accent sur tout l’entourage de l’enfant (ainés, famille, pairs, parents et professionnels) ainsi que sur la responsabilité de la société dans l’accueil de l’enfant et le soutien aux parents. Le rapport prône aussi un nouveau discours de santé publique sur la période des mille premiers jours de la vie de l’enfant (allaitement, exposition aux écrans, importance de l’éveil culturel et musical, du jeu et du langage dans le développement du nouveau-né, sommeil…). Plusieurs recommandations sont présentées pour que les mille premiers jours de l’enfant deviennent une priorité de l’action publique, comme l’ont déjà fait l’Angleterre, le Canada et le Danemark.

La commission d’experts juge notamment nécessaire d’allonger et repenser les congés de naissance et parentaux :

  • le congé maternité pourrait être prolongé de deux semaines pour atteindre trois mois pleins sur la période après l’accouchement ;
  • le rapport préconise d’allonger le congé paternité à neuf semaines, au lieu des onze jours actuels. Ce congé pourrait être pris en partie après la naissance et à la fin du congé maternel pour développer une proximité émotionnelle et physique avec le nouveau-né, mais aussi permettre de lutter contre l’isolement et la solitude des mamans ;
  • les experts suggèrent aussi la mise en place d’un congé parental de neuf mois (trente-six semaines) partageable par les deux parents pour que l’enfant puisse être avec l’un ou l’autre pendant toute sa première année. Ce congé devrait être mieux rémunéré (au moins 75 % du revenu perçu).

Le rapport propose par ailleurs la création d’un « parcours des 1 000 jours » afin de mieux accompagner les parents dans leurs relations avec leurs enfants. Ce nouveau parcours comprendrait un accompagnement personnalisé des parents commençant dès l’entretien du quatrième mois, se poursuivant de la maternité jusqu’au domicile, et se renforçant en cas de situations de fragilités (fragilités sociales comme la monoparentalité ou la précarité, handicaps ou troubles psychiques). Parmi les nombreuses mesures proposées dans le cadre de ce parcours, on note :

  • l’augmentation des moyens des maternités et de la protection maternelle et infantile, afin que chacune des cinq cents maternités sur le territoire bénéficie d’un lien étroit et quotidien avec la protection maternelle et infantile pour mieux accompagner les parents ;
  • la création de « Maisons des 1 000 jours », lieux d’accueil et de rencontres entre parents, mais aussi d’information et de prévention avec la permanence d’équipes de protection maternelle et infantile et de psychiatrie périnatale ;
  • la généralisation de l’entretien prénatal précoce, qui ne concerne aujourd’hui que 28 % des grossesses, pour faire le point sur tous les aspects de la grossesse ;
  • la généralisation et l’harmonisation du projet éducatif de l’accueil des enfants avant trois ans ;
  • la mise en place d’une consultation « préconceptionnelle » afin de dépister les risques médicaux et psychosociaux lorsqu’une grossesse est envisagée.

Plusieurs propositions du rapport visent également à renforcer la qualité des modes de garde. Le rapport insiste aussi sur la nécessaire sensibilisation aux violences conjugales et éducatives, ainsi qu’aux dépressions périnatales (maternelles et paternelles) qui touchent entre 10 et 15 % de la population.




Benoît Simian

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