Revue de presse du 28 juillet 2020

Revue de presse



Document d’études, nº 237, 28 juillet 2020L’accès à la formation professionnelle continue est inégalitaire, plus fréquent pour les plus diplômés ainsi que pour les salariés des entreprises de grande taille et du secteur public. La dimension sexuée de la formation a cependant été peu analysée en France, alors que la formation est un des leviers de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. La présente étude s’est attachée à rechercher les caractéristiques des salariés liées aux différences d’accès à la formation entre les femmes et les hommes à partir de l’enquête Formation et qualification professionnelle menée par l’Institut national de la statistique et des études économiques en 2014 et 2015. Deux axes ont été examinés en particulier : les caractéristiques des postes occupés, d’une part ; la situation familiale, spécifiquement les premiers mois suivant la naissance d’un enfant, d’autre part. Pour identifier et mesurer les inégalités entre femmes et hommes, les effets de composition de la population ont été contrôlés par des analyses de type « toutes choses égales par ailleurs ». L’analyse se démarque également de la plupart des approches usuelles sur l’accès à la formation en considérant cet accès sur une période de cinq années, 2010 à 2015.

Les femmes et les hommes salariés entre 2010 et 2015 ont participé à la formation dans des proportions proches au regard de leurs durées de travail respectives (durée inférieure pour les femmes) : 60 % des femmes et 65 % des hommes ont suivi au moins une formation. L’écart moyen d’accès à la formation entre femmes et hommes est de l’ordre de six points de pourcentage à âge et niveau de diplôme identiques. Il reste proche – 6,8 points – à âge, groupe socioprofessionnel, niveau de diplôme et secteur d’activité identiques, en raison de l’inégale répartition des sexes entre secteurs. La plus forte présence des femmes dans l’administration – secteur le plus formateur – participe particulièrement au rapprochement des taux de formation globaux des femmes et des hommes et compense pour partie les écarts en défaveur des femmes dans d’autres secteurs. Dans le commerce-transport ou l’industrie, ces écarts sont liés à la proportion relativement plus importante des femmes en contrat court. Lorsque toutes les caractéristiques des postes sont considérées (dont le caractère sexué du métier, la quotité de temps de travail, la taille de l’entreprise et le type de contrat), l’écart entre les taux de formation des femmes et des hommes salariés aux profils identiques est limité – deux points – et concerne essentiellement les ouvriers. La situation familiale joue globalement un rôle mineur par rapport aux caractéristiques des postes occupés dans les différences d’accès à la formation des femmes et des hommes. Les ouvrières se forment ainsi toujours moins que leurs homologues masculins, à situation de couple et nombre d’enfants identiques, et en contrôlant la survenue d’une naissance. Seule la fonction publique présente des écarts de formation en faveur des femmes, à caractéristiques familiales et professionnelles identiques.

Un autre facteur de différenciation sexuée est la maternité : les jeunes mères se forment moins dans les premiers mois de l’enfant, sans que ce retard soit rattrapé par la suite. Les formations alors réalisées ne visent pas des objectifs différents de celles réalisées à d’autres périodes, ce qui interroge sur l’utilisation effective de la formation comme outil d’égalité professionnelle.


DARES analyses, nº 21, 28 juillet 2020

Six travailleurs sur dix ont suivi une formation dans le cadre de la formation professionnelle continue entre 2010 et 2015, les hommes un peu plus souvent que les femmes. Les femmes travaillant davantage que les hommes dans des secteurs où l’accès à la formation est élevé (administration publique, enseignement, santé, etc.), les taux de formation des femmes et des hommes sont proches, mais les femmes se forment moins fréquemment que les hommes à caractéristiques d’emploi identiques.

Les écarts entre femmes et hommes sont particulièrement importants parmi les employés, les non-diplômés et les ouvriers. La période qui suit la naissance d’un enfant est également une période peu propice aux formations. Les femmes expriment pourtant plus souvent que les hommes le besoin et l’envie de se former. Leur temps de travail est en moyenne plus faible que celui des hommes, mais elles se forment plus fréquemment en dehors de leur temps de travail habituel.




  • Pingeot (Mazarine), « Ce mortel ennui qui me vient… », Le Monde, nº 23499, 29 juillet 2020, p. 26.



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