Question sur les urgences pédiatriques

Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 42 S (Q), 24 octobre 2019

Mélot (Colette), Question orale nº 978 à la ministre des solidarités et de la santé sur les urgences pédiatriques [Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 42 S (Q), 24 octobre 2019, p. 5340].

Colette Mélot (© D.R.)

Colette Mélot (© D.R.)

Mme Colette Mélot attire l’attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur les menaces de fermeture des urgences pédiatriques de vingt-cinq hôpitaux d’Île-de-France, faute d’internes en nombre suffisant.

Les chefs de service concernés lui ont exposé que, à la suite d’ouvertures de postes décidées sans concertation avec les représentants des services de pédiatrie d’Île-de-France, la répartition des internes de médecine générale dans les différents services de pédiatrie de la région s’était faite sans tenir compte des besoins des hôpitaux, notamment de ceux les plus éloignés du centre de Paris. Ainsi, en Seine-et-Marne, sont concernés : Marne-la-Vallée, deux services à Meaux et Melun.

Alors, pourquoi une telle situation ? Beaucoup de stages ont été ouverts à Paris et dans la petite couronne, où les internes se sont répartis, délaissant les hôpitaux de la grande couronne. Ce sont 168 postes d’internes de médecine générale qui ne sont pas pourvus en services de pédiatrie et il est bien connu que le semestre d’hiver est le plus chargé en raison des épidémies hivernales (bronchiolites, grippes, gastro-entérites).

Ces services sont déjà pénalisés par le manque de pédiatres dû à une démographie défavorable et au manque d’attractivité des carrières hospitalières.

Selon l’agence régionale de santé (ARS), les résultats de la procédure de choix des internes de médecine générale pour le semestre d’hiver 2019 ont conduit à une réduction du nombre d’internes ayant choisi d’effectuer leur stage dans un service de pédiatrie, mais surtout à une répartition de ces 159 internes qui n’est pas en adéquation avec les besoins de fonctionnement des services de pédiatrie et d’urgences pédiatriques. Ce sont 327 postes d’internes qui ont en effet été ouverts mais seulement 159 internes les ont choisis. Et, sur ces 159 internes, une écrasante majorité a choisi des postes à Paris et en petite couronne délaissant ainsi les établissements de grande couronne. Résultat : ces derniers se retrouvent sous-dotés en internes.

La pédiatrie en grande couronne est en situation de crise qu’il est urgent de gérer, et il est à craindre que la préconisation de demander à ceux qui sont plus nombreux en petite couronne de venir en grande couronne sur la base du volontariat dans un esprit de santé publique ne soit guère efficace.

Elle lui demande donc de lui exposer très concrètement son plan d’action afin qu’aucun service d’urgence pédiatrique ne ferme dans les semaines qui viennent.


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