Question sur les jeux de découverte et violences sexuelles entre enfants

Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 36 S (Q), 12 septembre 2019

Pellevat (Cyril), Question écrite nº 12172 au Premier ministre sur les jeux de découverte et violences sexuelles entre enfants [Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 36 S (Q), 12 septembre 2019, p. 4620].

Cyril Pellevat (© D.R.)

Cyril Pellevat (© D.R.)

M. Cyril Pellevat appelle l’attention de M. le Premier ministre sur les signalements de plus en plus fréquents de la part des parents ou du personnel travaillant dans le milieu de la petite enfance ou scolaire, de jeux sexuels parfois violents entre enfants dès le plus jeune âge.

Ce sujet de société est particulièrement préoccupant dans les crèches et les écoles maternelles. Il convient de rappeler qu’il ne faut pas confondre l’exploration du corps (4-5 ans) et les agressions sexuelles. Des actes sexuels de tous types sont rapportés, qui s’apparentent parfois à des jeux évidemment « interdits » à cet âge et parfois à des actes non consentis et tout à fait choquants, voire traumatisants, pour les enfants.

Les médecins de centres de protection maternelle et infantile (PMI), les infirmières scolaires et les enseignants constatent une augmentation du nombre de cas d’agression sexuelle chez de très jeunes enfants. Des cas ont même été signalés en crèche.

Les professionnels de santé et de l’éducation nationale sont inquiets et démunis face à ce phénomène, non pas nouveau, mais de plus en plus fréquent, et qui a lieu souvent pendant les heures de récréation, dans les toilettes notamment.

Les professionnels se tournent vers les parents et dénoncent la trop grande exposition des enfants aux images à contenu pornographique. Les parents, quant à eux, sont dépassés et demandent de l’aide à l’école et aux professionnels de santé.

Il faut rappeler que 50 % des garçons de 10 ans ont déjà vu un film pornographique et que cela concerne 100 % des élèves en fin de collège. Quand on sait par ailleurs que 50 % des personnes coupables d’agression sexuelle ont elles-mêmes été des victimes de violences sexuelles avant l’âge de 16 ans, il est nécessaire d’agir face à cette situation qui pourrait avoir des conséquences extrêmement graves sur la société et les futures générations.

Il y a évidemment le problème des smartphones et de l’accès à Internet dès le plus jeune âge, via un enfant plus âgé de la fratrie possédant un téléphone par exemple. Pour cela, il faut certainement renforcer la sensibilisation des parents.

Il lui demande ce qu’il envisage de proposer pour répondre à cette problématique préoccupante et s’il peut organiser un colloque interministériel sur le sujet, rassemblant tous les acteurs concernés, afin de mener une campagne nationale de prévention sur le respect et la connaissance du corps dès l’école maternelle, comprenant une formation adaptée pour les professionnels de santé et les enseignants.


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