Audition de La Manif Pour Tous par l’Assemblée nationale

Communiqué de presse de La Manif Pour Tous

La Manif Pour Tous

Audition de La Manif Pour Tous par la mission d’information parlementaire sur la bioéthique

La Manif Pour Tous demande le report de toute initiative législative sur l’encadrement de la PMA : « une décision sage »

Invités à s’exprimer devant les députés à l’Assemblée nationale, les représentants du grand mouvement social ont souligné l’ampleur des conséquences qu’induirait la PMA en l’absence de père pour l’enfant. En conséquence, ils en appellent à une décision sage qui ferait consensus : reporter toute initiative législative pour permettre de poursuivre les débats dans la plus grande sérénité. Les conditions posées par Emmanuel Macron, à commencer par l’existence préalable d’un large consensus, ne sont pas remplies ; il faut en tirer les conséquences et prendre la hauteur et le temps nécessaire sur un sujet si sensible pour ne pas heurter ni diviser inutilement la société.

Du commerce de sperme aux autres éléments du corps humain

Parmi les nombreuses questions soulevées par l’ensemble des observateurs et parties prenantes, outre les conséquences de l’absence de père pour l’enfant et l’impact sur la vision de la paternité et du rôle du père par la société toute entière, La Manif Pour Tous a souligné que la PMA pour les femmes célibataires et les couples de femme provoquerait une pénurie de sperme et donc, tôt ou tard, une marchandisation des gamètes. Avec 300 donneurs par an, la France manque de gamètes disponibles pour l’assistance médicale à la procréation. Cette insuffisance est telle que les 3,9 % de couples ayant besoin d’un don de sperme dans le cadre d’une AMP peuvent attendre jusqu’à deux ans pour en bénéficier, alors que l’âge est un facteur clé du point de vue de la fécondité. La Manif Pour Tous a présenté des preuves aux parlementaires qu’aucun pays autorisant l’AMP aux femmes seules et aux couples de femmes n’a pu maintenir la gratuité des gamètes. Soit les États ont rendu les gamètes payants, comme l’Espagne et le Danemark ; soit ils achètent à l’étranger, dans des pays où les gamètes sont rémunérés. La Grande-Bretagne a ainsi publiquement expliqué, le 31 août dernier, que si les accords sur le Brexit n’incluaient pas aussi l’assistance médicale à la procréation, elle serait confrontée à une pénurie de gamètes parce qu’elle ne pourrait pas continuer à en acheter à d’autres pays. Or le CCNE reconnaît lui-même qu’« une fois le principe de la gratuité rompu sur les gamètes, on voit mal ce qui empêcherait de faire la même chose pour les autres produits et éléments du corps humain, y compris les organes […]. Il existe, comme le montre le marché international du sang et de ses dérivés, des gamètes, ou des mères porteuses, un immense vivier de personnes qui, en raison de leurs difficultés économiques, acceptent de vendre les éléments de leur corps. » Et le CCNE souligne que ce point « ne peut être ni évacué, ni minimisé ». Cet enjeu fondamental dépasse largement le débat sur l’encadrement de la PMA et ses conséquences immenses nous concernent tous. Comme le dit le CCNE, après le sperme ce seront ensuite les autres éléments du corps humain qui seront concernés. Voulons-nous de la marchandisation de l’humain ? Est-ce conforme à nos principes bioéthiques ? Est-ce conforme à nos valeurs républicaines ?

Un débat à recentrer : ni différences liées à la structure familiale, ni discrimination

La Manif Pour Tous a également pris soin de redéfinir l’enjeu précis du débat actuel autour de l’accès à la PMA. Toutes les 40 secondes en moyenne, un bébé vient au monde en France. Même lorsqu’il naît d’un couple homme-femme uni au moment de la naissance, nul ne sait si quelques mois ou quelques années plus tard, il ne vivra pas, par exemple, avec un seul de ses parents ou l’un de ses parents et un autre conjoint, de sexe différent ou de même sexe. Depuis toujours en effet, des enfants ont été élevés par leur mère seule ou par l’un de leur parent et un « beau-parent », ce qu’on appelle aujourd’hui des familles monoparentales, recomposée ou homoparentale. Il ne faut pas se tromper de sujet. La question qui nous est posée, la seule, c’est de déterminer si nous pouvons – en termes d’égalité, de justice, d’éthique – décider de priver délibérément, sciemment, des enfants de père dès avant leur conception. Il ne s’agit donc pas de parler des différentes structures familiales, en particulier de l’homoparentalité et des familles homoparentales.

Après avoir été victime au cours de l’audition de violentes attaques verbales et de caricatures blessantes par le député Guillaume Chiche, La Manif Pour Tous renouvelle son appel au calme auprès des parlementaires et de l’ensemble des parties prenantes. Il est inacceptable et intolérable que le simple fait de pas partager les revendications d’associations militantes LGBT puisse être caricaturé en homophobie dans le seul but de discréditer toute opposition et de rendre impossible un débat serein. Il est indigne d’instrumentaliser l’homophobie et les souffrances qu’elle provoque à des fins militantes ou idéologiques. L’avenir de nos enfants mérite mieux que ça ; il mérite un débat digne.


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