Représentation genrée des manuels scolaires d’enseignement moral et civique

Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 23 S (Q), 7 juin 2018

Cohen (Laurence), Question écrite nº 2852 au ministre de l’éducation nationale sur la représentation genrée des manuels scolaires d’enseignement moral et civique (Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 4 S (Q), 25 janvier 2018, p. 263).

Laurence Cohen (© D.R.)

Laurence Cohen (© D.R.)

Mme Laurence Cohen interroge M. le ministre de l’éducation nationale sur les représentations et préjugés sexistes de certains manuels scolaires. Selon l’étude rendue publique ce jour par le Centre Hubertine Auclert, les manuels d’enseignement moral et civique (EMC) utilisés par les élèves de primaire et par les collégiens et les collégiennes véhiculent des discriminations et stéréotypes sexistes : ainsi, selon les chiffres de cette étude, 31,8 % des personnages représentés sont des femmes contre 68,2 % d’hommes. Par ailleurs, les femmes et les hommes représentés sont cantonnés dans des rôles prédéfinis et très genrés.

Elle lui demande comment il entend indiquer aux éditeurs et éditrices les évolutions à faire pour que la culture de l’égalité soit transmise de façon systématique dans les manuels scolaires.


Réponse du Ministère de l’éducation nationale publiée dans le Journal officiel de la République française, édition « Débats parlementaires – Sénat », nº 23 S (Q), 7 juin 2018, p. 2842.

Jean-Michel Blanquer (© Jérémy Barande)

Jean-Michel Blanquer (© Jérémy Barande)

L’attention portée à l’égale visibilité des femmes et des hommes, à l’analyse des représentations stéréotypées du masculin et du féminin, ainsi qu’à celles des rôles sociaux genrés, sont un des fondements de la politique éducative menée en faveur de l’égalité entre les filles et les garçons. Le ministère de l’éducation nationale est particulièrement attentif à ce que les femmes et les hommes fassent l’objet d’une représentation équilibrée dans les supports pédagogiques que les élèves utilisent au quotidien avec leurs professeurs et qui jouent un rôle important dans la structuration de leurs apprentissages. Les manuels scolaires en font partie et peuvent, en conformité avec les programmes d’enseignement, être des leviers pour faire évoluer les pratiques des enseignants comme être, pour les élèves, les vecteurs d’une sensibilisation à l’égalité entre les filles et les garçons. Tout en n’ayant pas de prérogatives juridiques de prescription ou de contrôle du contenu des manuels, le ministère a fait de l’égalité femmes-hommes un sujet de son dialogue avec les éditeurs. Les enseignants sont également responsables du choix des manuels qu’ils utilisent en classe ; ils disposent de ressources pour faire des choix conformes à la préoccupation de lutter contre les stéréotypes de genre. De nombreux outils, développés par le ministère ou par ses partenaires, sont à leur disposition pour aborder les différents enjeux de l’égalité à tous les niveaux de la scolarité des élèves. Le ministère de l’éducation nationale travaille depuis plusieurs années avec le Centre Hubertine Auclert, avec lequel une convention de partenariat est en vigueur. Quelle place pour l’égalité femmes-hommes dans les manuels d’enseignement moral et civique ?Dans ce cadre, le sujet des représentations sexuées dans les manuels scolaires a été défini par les deux parties comme un thème de coopération privilégié et l’étude portant sur les manuels d’enseignement moral et civique (EMC), à laquelle il est fait référence, a été réalisée avec le soutien du ministère de l’éducation nationale. L’étude pointe en effet, dans les manuels d’EMC, un déséquilibre numérique entre les femmes et les hommes ainsi que la persistance de représentations stéréotypées concernant presque tous les champs de la vie sociale. Mais, elle relève également plusieurs éléments positifs qu’il est intéressant de rappeler. L’iconographie choisie pour illustrer l’école échappe par exemple aux stéréotypes, l’école mixte est bien représentée, filles et garçons étant dans l’ensemble répartis selon des rôles équivalents. En outre, même si des marges d’amélioration existent, le Centre Hubertine Auclert estime que ces ouvrages sont « sur la bonne voie ». En effet, les parties consacrées aux inégalités femmes-hommes, aux discriminations fondées sur le sexe et à la défense des droits des femmes y sont présentées de manière « satisfaisante ». L’étude souligne enfin que les programmes d’EMC abordent les notions d’égalité et de discriminations dans toutes leurs dimensions, invitant au débat et à l’action.


Un commentaire

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  1. Quand on sait la manière sournoise – mais néanmoins obscène – dont l’idéologie femellomisandre est inculquée dans ce qu’il reste de l’Education » dite « nationale », ces charlataneries sont à pisser de rire…

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