La Cour des comptes veut une réforme de l’Union nationale des associations familiales (suite)

Union nationale des associations familiales

Didier Migaud (© D.R.)

Didier Migaud (© D.R.)

Le ministre de l’économie et des finances, Michel Sapin, et la ministre des familles, de l’enfance et des droits des femmes, Laurence Rossignol, ont répondu aujourd’hui au référé qui leur avait été adressé le 5 janvier dernier par le président de la Cour des comptes, Didier Migaud, pour les informer de nombreuses anomalies dans le fonctionnement de l’Union nationale des associations familiales et formuler des recommandations afin d’y remédier.

Comme on pouvait s’y attendre, les deux ministres s’accordent un satisfecit à bon compte dans leur réponse commune. Nous y relevons cependant un paragraphe, en provenance directe du cabinet de Laurence Rossignol, qui mérite quelques explications :

Laurence Rossignol (© D.R.)

Laurence Rossignol (© D.R.)

« À la suite des réserves exprimées par la Cour dans le relevé d’observations provisoires, l’UNAF a prévu, à la demande de l’État, des aménagements procéduraux de l’appel à la générosité publique dit “Collecte de la mère et de l’enfant”. Elle s’est engagée à solliciter l’accord de l’État, en amont du reversement des sommes collectées, quant à la liste de leurs affectataires potentiels, garantissant ainsi la pleine inscription de cet appel dans les orientations partagées de l’État et de l’UNAF en matière de politique familiale et de droits des femmes. »

Depuis 1950, une « Quête pour la mère et l’enfant » se déroule chaque année durant le weekend de la Fête des mères. Elle a pour but de participer au financement d’actions mises en œuvre par des associations d’intérêt général, au profit des mères, futures mères et enfants en difficultés. Placée sous l’égide conjointe du ministère des familles, de l’enfance et des droits des femmes et de l’Union nationale des associations familiales, cette collecte est encadrée par le dispositif d’appel à la générosité publique. À ce titre, elle est inscrite dans le calendrier annuel des journées nationales de quêtes sur la voie publique, fixé par le ministère de l’intérieur et publié au Journal officiel de la République française (le calendrier pour l’année 2017 n’a pas encore été publié à ce jour).

L’Union nationale des associations familiales, les Unions départementales des associations familiales et toute association familiale habilitée par ces dernières sont autorisées à quêter. Dans la pratique, il se trouve que seules les Associations familiales catholiques sollicitent des autorisations auprès des Unions départementales des associations familiales pour quêter sur la voie publique dans le cadre de ce dispositif, et collectent ainsi des dons en progression constante : 162 000 € en 2014, 187 176 € en 2015, 190 547 € en 2016. Comme on peut s’en douter, les Associations familiales catholiques font bénéficier de ces sommes importantes des associations œuvrant en faveur de « l’accueil de la vie » (euphémisme d’usage pour ne pas parler d’opposition à l’avortement), et Laurence Rossignol s’en est courroucée.

Le ministère des familles, de l’enfance et des droits des femmes s’est donc arrogé en octobre dernier un rôle de vérification des associations bénéficiaires, de façon à s’assurer, non seulement qu’elles entrent bien dans les orientations définies par l’État et l’Union nationale des associations familiales (service de proximité aux futures mères en détresse), mais aussi et surtout qu’elles s’abstiennent de tout combat politique contre l’avortement et qu’elles se situent hors du champ visé par la loi relative à l’extension du délit d’entrave à l’IVG. Ce nonobstant, grâce à l’action déterminée des Associations familiales catholiques et de l’Union nationale des associations familiales, une vingtaine d’associations vont quand même pouvoir profiter du produit de la collecte cette année.


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