De l’instruction publique à l’éducation nationale

Benito Mussolini, 06/12/1923

Anatole de Monzie (1925)

Anatole de Monzie (© Agence de presse Meurisse, 1925)

Le ministère de l’instruction publique a pris le nom de ministère de l’éducation nationale ce 3 juin 1932 lors de la formation du troisième cabinet Herriot. Anatole de Monzie en devient le premier titulaire. On ne peut s’empêcher de faire le rapprochement avec la réforme similaire entreprise il y a trois ans par le Duce Benito Mussolini (qui bénéficiait de toute la sympathie d’Anatole de Monzie), lorsqu’il créa le ministerio dell’ Educazione nationale le 12 septembre 1929. Dans les deux cas, c’est le triomphe des tenants du modèle spartiate, visant à former l’enfant dans une école totalitaire, sur ceux qui estiment que l’éducation est une prérogative de la famille, le rôle de l’école se limitant à l’instruction.

« Considero la riforma Gentile come la più fascista fra tutte quelle approvate dal mio Governo. »

[Traduction : « La transformation de l’instruction publique en éducation nationale est la plus fasciste de mes réformes. »]

Circolare ai prefetti delle città sedi universitarie del 6 dicembre 1923, in Edoardo e Duilio Susmel (a cura di), Opera omnia di Benito Mussolini, vol. XX, Dal viaggio negli Abruzzi al delitto Matteotti (23 agosto 1923 – 13 giugno 1924), Firenze, La Fenice, 1956, p. 366.

« Valendomi dell’articolo 4 della legge sul primo ministro, ho trasformato il ministero dell’Istruzione pubblica in ministero dell’Educazione nazionale. Con questa decisione, che sembra puramente nominale, ho inteso invece riaffermare, nella forma più esplicita, un principio : e cioè che lo Stato ha non solo diritto, ma dovere di educare il popolo, e non soltanto quello d’istruirlo, per la qual cosa potrebbe bastare, alla fine, anche un appalto e un’impresa privata. »

[Traduction : « Me prévalant de l’article 4 de la loi sur le premier ministre, j’ai transformé le ministère de l’Instruction publique en ministère de l’Éducation nationale. Avec cette décision qui peut sembler être de pure forme, j’ai au contraire voulu réaffirmer, de la façon la plus explicite, un principe : Lequel est que l’État a non seulement le droit mais aussi le devoir d’éduquer le peuple, et pas seulement celui de l’instruire, chose pour laquelle, en fin de compte, un appel d’offre à une entreprise privée pourrait aussi bien suffire. »]

Al gran rapporto del fascismo, 14 settembre 1929, in Edoardo e Duilio Susmel (a cura di), Opera omnia di Benito Mussolini, vol. XXIV, Dagli accordi del Laterano al dodicesimo anniversario della fondazione dei fasci (12 febbraio 1929 – 23 marzo 1931), Firenze, La Fenice, 1958, p. 138.
Pour approfondir :
Muller (Pierre-Eugène), « De l’instruction publique à l’éducation nationale », Mots, nº 61, décembre 1999, pp. 149-156.
Tomei (Samuël), « Instruction publique ou éducation nationale ? L’enseignement de la Troisième République », Mezetulle, 19 janvier 2009.

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